Le projet Archange partie 2: L'Oracle

--- Rowenalara ---
 
Comme je l’ai prévu, Borusa m’envoie une attaque mortelle, pour se débarrasser de quelqu’un qui a l’arrogance de lui parler dans sa langue natale, sans faire partie de son peuple. Et, je me rends compte que ce que j’avais pressenti est avéré. Son gant est incapable de me faire du mal, un petit cadeau de mon grand-père.
Et, me retrouver dans la fosse est exactement ce que j’avais calculé, ainsi, il va croire s’être débarrassé de moi, définitivement. Je me laisse dériver quelques secondes dans le vide, l’impression d’impesanteur me fait du bien, puis, je matérialise un vortex pour remonter, et je m’apprête à rentrer dedans, lorsqu’un individu du genre citrouille bien intentionnée, vient me saisir et m’entraine dans un Tardis. Et, je me retrouve face à la console de Wolfy, pilotée par celui qu’autrefois je croyais qu’il m’aimait.
 
R : Wolfy, Wolfy, Wolfy, ça va, petit frère ? Tu es venu à mon secours, c’est gentil de ta part, mais c’est surtout un très mauvais calcul. Me fais tu si peu confiance que ça, petit frère ? Tu es venu m’apporter tes capacités de Tardis, mais, tu as oublié, que moi aussi, j’en suis un ! Et, tu aurais mieux fait d’aller mettre l’Oracle en sécurité, plutôt que de perdre ton temps avec moi.
 
Je me tourne vers la porte, un peu pensive, alors que le docteur parle de Rose. Certes, il est venu à mon aide, croyant que j’en avais besoin, mais, son manque de foi en moi, son besoin de jouer les héros, ça me consterne ! Et sa tentative de demander mon pardon en parlant de Rose, c’est tellement maladroit, tellement lui. Mais, je ne peux laisser passer l’opportunité de lui envoyer une remarque bien sentie, toujours en haut gallifreyen !
 
R : Oui, Rose Tyler était quelqu’un de bien, quelqu’un avec un grand cœur, avec lequel il était si facile de jouer, si facile de l’attacher, promesse par promesse puis d’arracher toutes ces attaches avec violence et cruauté. A mon époque, cette jeune femme, trop faible, a fini par s’éteindre, le cœur brisé. Qu’elle repose en paix ! Même si elle ne manque plus à personne, et surtout pas à celui qui l’a si vite oubliée !
 
Mais, oui, je suis d’accord, elle est la meilleure arme contre le gant, ou plutôt, nous sommes, et ce, pour une bonne raison, elle porte les gènes, au fond d’elle, de celui qui a conçu le gant, et celui là a mis une protection pour éviter que quelqu’un ne l’utilise contre lui-même. De plus, seul Rassilon peut utiliser ce gant à sa pleine puissance, ce que Borusa n’a pas compris, et c’est pour ça que je me suis fait projeter dans le gouffre, pour qu’il ne remarque pas qu’une attaque destinée à être mortelle ne l’est pas.
 
R : Bon, je vous laisse vous amuser, et, Caan, je comprends pourquoi tu voulais garder le secret de ton identité, merci pour les conseils pour l’Archange. Allez, à plus tout le monde, Rose risque d’avoir besoin de mon aide !
 
Je matérialise un vortex, pour retourner aider mon ancien moi !
 
--- Rose ---
 
Je me sens tellement en colère, tellement choquée, aussi, et Jenny qui vient me rassurer, tenter de me calmer. Puis, elle me parle de son père, parti à la poursuite de Rowenalara, alors qu’elle, il est certain que c’est toujours l’une des rares personnes qu’elle a envie de voir, et qu’elle préfèrerait presque que ce soit notre grand-père qui vienne à son aide ! Je crains que, même s’il y arrive, il aille au-devant d’une grosse déception.
 
--- Borusa ---
 
L’homme ignore une fois de plus les propos d’Asuka, et passe devant elle, sans même lui lancer un regard, et continue sa route, avec l’intention de retrouver son Tardis, et partir en quête de Wolfy, pour retrouver l’Oracle, et ceux qui peuvent représenter une menace à ses yeux. Le bouclier du gant empêche toujours qu’on se rapproche trop de lui, en plus.
 
Soudain, il remarque qu’une personne se trouve en face de lui, et il se retrouve en face d’une Rose qui le foudroie du regard.
 
--- Rose ---
 
Je me dis qu’il me faut prendre l’ascendant sur lui, qu’il va falloir trouver des arguments chocs.
 
R : Je me nomme Rose Tyler, née sur Terre d’un seigneur du temps, nommé Ymir, héritière de son Tardis, et de ce qui me revient de droit ! Et, parmi ce qui est à moi, se trouve ce gant ! Alors, je vous saurai grès de me rendre ce qui est à moi !
 
L’homme me fixe, et s’approche, tandis que nous nous foudroyons du regard, puis, il lève le gant, et tente de faire des choses que je ne ressens pas.
 
R : Veux tu vraiment utiliser mon bien contre moi-même ?
 
 
--- Rowenalara ---


 
Le vortex m’amène directement dans la grotte, alors que Rose et Borusa sont en train de se toiser, et, je me rends compte que j’avais vu juste sur toute la ligne, le gant n’a aucun pouvoir sur Rose. Il semble même s’être affaibli depuis tout à l’heure.
 
B : Alors, Ymir a eu une gosse, et le vieux est grand-père, qu’est ce que ça peut me faire ? J’ai trouvé ce gant, je l’ai obtenu, et gagné, et, il me permettra d’être à l’origine de l’âge d’or de Gallifrey ! Mon peuple en a besoin, et je ne vais pas céder à un caprice de gosse ! A moins que vous ne vouliez aller rejoindre l’autre fille dans le trou !
 
Je réapparais au milieu de la scène, avec un petit rictus.
 
R : Me rejoindre où ? Je suis là !
 
Je le regarde se décomposer, puis tourner son gant dans ma direction, et tenter de l’utiliser de la même manière, en vain.
 
B : Jamais, je ne vous le pardonnerai !
 
R : Ah oui, c’est toi qui devrait être rancunier ? Le Judoon que tu as tué en venant, c’était un ami à moi, par ta faute, deux jeunes rhinos ne reverront pas revenir leur papa, et ce serait à toi de pardonner ?
 
Il s’approche de moi, l’air furieux, et sort une arme sonique de sa poche. Encore une attaque inutile, ma cape étant prévue pour absorber la technologie sonique. Et, je lui lance un grand coup de pied dans le gant, qui fait voler l’ustensile aux pieds de Rose, qui s’empresse de le ramasser.
 
R : Asuka, je crois que tu souhaitais l’affronter en combat singulier, alors, fais toi plaisir !

Asuka me regarde, et, devant mon air approbateur, me confie son tantô, s’avance vers le seigneur du temps.
 
Et, je lui glisse à l’oreille.
 
12 : Allez, Asuka, si Rowenalara pense que tu vas lui faire mordre la poussière, on peut tous te faire confiance.
 
L’homme se met en position de combat, de karaté vénusien. Je m’inquiète un peu pour ma jeune amie, qui ne connait pas du tout cet art martial. Et j’aperçois Jenny, qui observe la situation avec un rictus amusé.
 
Soudain, il se précipite sur elle, mais la jeune femme, plus jeune, plus vive, plus agile, esquive l’attaque avec aisance.
 
A : Vous, je le vois à vos paroles, à votre attitude, vous êtes un prince. Vous connaissez beaucoup l’art du combat par la théorie, mais, pour vous la guerre se résume à envoyer des soldats ! Vous dites que votre cause est juste, mais c’est quoi une guerre juste ?
 
Elle esquive encore quelques coups, sans chercher à riposter, tout en lui expliquant sa vision des choses.
 
A : Pour les gens comme vous, la vie n’a que peu d’importance, vous sacrifiez des êtres vivants comme des pions sur un échiquier. Vous vous dites que ce jour là, vous avez perdu un certain nombre d’hommes, mais que ce n’est pas grave, que vous en avez d’autres ! Mais, vous ne vous pose pas la question de la gravité de cette perte, pour celui qui perd la vie, pour chacun des soldats qui tombe sur le champ de bataille. Et pour quoi ?
 
Encore un coup de pied qu’elle évite avec beaucoup d’aisance, le style de combat bushi, demeure impressionnant, et Borusa semble dépassé, et de plus en plus enragé !
 
A : Il y a tellement de belles choses, dans l’Univers, tellement de choses qui méritent d’être protégées. Et, je ne souhaite pas participer à un concours de circonstances qui transformerait toutes ces merveilles en enfer, dans lequel la seule règle serait la loi du plus fort ! Ce n’est pas ça, la justice, ce n’est pas comme ça qu’il faut vivre, à mon sens. Il doit y avoir de la place pour tous, sans que chacun ne vienne dicter ses règles ! Sans gâcher tant de vies sur des champs de batailles, parce que chacun veut avoir le droit d’avoir tort plus que les autres !
 
Le seigneur du temps, vraiment furieux lance quelques attaques, que la jeune femme évite, encore une fois. Sans s’inquiéter plus que ça. Décidément, quand elle disait qu’il ne fallait jamais sous estimer une onna-bugeisha, en voici la preuve évidente. Après la Rani, elle est en train de ratatiner Borusa. Qui sera le suivant ?
 
A : La loi du plus fort devrait être la norme, à vos yeux ? Pour vous, la justice, c’est celle de celui qui donne les coups ?
 
Elle esquive encore quelques frappes, puis change radicalement d’expression. Son poing part à très grande vitesse, et, avant même que l’homme en noir n’ait esquissé le moindre geste pour se protéger, le poing atteint son estomac.
 
A : C’est ça, la justice, à vos yeux ? Lorsque je vous frappe ainsi, de toutes mes forces, que je vous montre une quelconque supériorité martiale, est ce que ça me donne plus de légitimité qu’à vous ? Est-ce ça, la justice, que d’empêcher autrui de progresser, de peur qu’il ne nous dépasse ?
 
Elle lui porte quelques frappes, au ventre et au visage. Sans ne laisser à son adversaire aucun moment pour respirer, pour reprendre un tant soit peu ses esprits. S’il ne m’avait pas montré son absence totale de sens moral, j’aurais presque pu avoir pitié pour mon ancien ami.
 
A : C’est ça, que vous appelez justice ? Violence et désolation ? Créer un cercle infernal, ou chacun déteste son prochain, l’envie, et veut prendre par la force ce qu’il a, c’est quelque chose de juste ? C’est ça, la justice, à vos yeux, de se faire rouer de coups par quelqu’un qui a une force supérieure à la vôtre ? En tout cas, ce n’est pas la mienne, et ce n’est pas le monde dans lequel j’aurais envie de vivre !
 
Puis, la jeune femme s’éloigne tranquillement de l’homme à terre, désabusé et humilié. Mon regard croise celui de ma petite fille qui observait la situation, et ne semble pas en croire ses yeux. Jenny, de son côté semble hilare. De mon côté, pour une fois, je ne sais pas trop quoi dire. Les paroles de la jeune femme, sont tellement dans l’esprit de tout ce que j’aurais pu dire, même si je ne l’aurais pas fait avec autant de violence, que je n’ai pas grand-chose à rajouter.
Je la vois revenir, comme si de rien n’était, comme si elle n’avait pas de nombreuses ecchymoses aux mains, après tant de coups donnés.
 
A : J’espère juste que ma vision de ce qui est juste n’est pas aussi erronée que la sienne.
 
Je lui souris.

--- L’oracle ---
 
Le Dalek regarde le docteur, avec un peu de gratitude. Et, il décide de lui donner une petite indication.
 
DC : Docteur, vous demanderez à votre incarnation suivante, lorsqu’il était coincé sur Terre, en l’an 102, à défendre la Pandorica, les Dalek sont venus en force, à plus d’un million. Même si c’étaient des Dalek impurs, ils ne connaissent pas la peur, et, pourtant, rien qu’en les menaçant, les Dalek sont partis. Je sais qu’avec sa grande estime de lui, le docteur a cru que c’étaient ses paroles. Mais, est-ce le cas ? Et, qu’est devenue cette armée de Dalek ?
 
Puis, la créature ferme son œil, tandis que Wrex l’emmène en sécurité. Mais, au moment où le docteur va s’en aller, il lâche une dernière phrase.
 
DC : Beaucoup de choses maintenues dans l’obscurité s’illumineront, lorsque l’Archange sera de retour en ce monde. Ne perdez pas espoir
 
--- Rose ---
 
Je regarde Rowenalara, et, lorsqu’elle parle du Judoon qui s’est fait tuer, je comprends qu’elle reste moi, qu’elle a toujours cette empathie que je ne souhaiterai jamais abandonner. Et, même si habituellement, les Judoon sont, à mes yeux, plus un sujet de quolibet qu’autre chose, penser que cette créature peut avoir une famille, des amis, des gens à qui il manquera, ça m’affecte un peu, mais je suis touchée que Rowenalara avait pris le temps de le connaitre.
 
Puis, Rowenalara initie le combat avec lui, le privant avec une grande aisance, de son gant, qu’elle réussit à projeter à mes pieds. Sur le coup, je n’ose pas le ramasser, cette source de pouvoir, je crains qu’elle ne me corrompe. Mais, lorsque je croise son regard, je me dis qu’en devenant elle, je ne me laisserai pas griser, et que, même après avoir subi la pire ignominie, je resterai quelqu’un pour qui la vengeance n’est pas une motivation.
Je ramasse l’objet, et lui souris. Quitte à ce que les circonstances m’amènent à me retrouver dans cette situation, je suis néanmoins rassurée d’être devenue ainsi. Rowenalara n’a pas mal tourné, comme l’avait fait Epsilon dans les mêmes circonstances.
 
Finalement, Rowenalara décide de le laisser entre les mains d’Asuka. Je trouve le geste sympa, une façon de lui laisser un peu la maitrise de la situation, et de lui montrer que, même si la jeune femme se trouvait à la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter, Rowenalara n’a pas de grief contre elle. Et, mon moi futur se décale un peu pour venir se positionner à mes côtés.
 
Nous observons la démonstration d’arts martiaux de la Bushi, et en restons impressionnées. Décidément, c’est la journée des surprises. Et les paroles qu’elle tient, sont criantes de vérité.
 
--- Rowenalara ---
 
Je me dirige vers Rose, et lui souris. Puis nous regardons le spectacle d’un seigneur du temps qui en prend pour son grade face à une humaine, ce qui devrait lui être une sacrée leçon d’humilité.
 
Rowe :  J’ai peut-être été maladroite avec ton docteur, je pense l’avoir blessé, en repartant aussi vite, sans même un merci. En me disant qu’il aurait pu me faire confiance, et me laisser me débrouiller, alors que ça partait d’une bonne intention, puis, en lui parlant dans sa langue, ce que je voyais comme une marque de respect, mais que, dans son ton, j’ai senti qu’il prenait comme une provocation. Et je n’aime pas blesser les gens, surtout s’ils m’ont déjà blessée, je ne veux pas céder aux sirènes de la vengeance.
 
Rose : Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, ni pourquoi les choses se sont passées ainsi, mais, je sens qu’il le regrette. Je le vois dans son regard, lorsque nos yeux se croisent, même s’il n’a plus le même visage, je sens cette tristesse, ce manque.
 
Je ne réponds pas. Et je continue à me délecter du spectacle. Décidément, la jeune Asuka est impressionnante.
 
Rowe : Quitte à être abandonnée, j’aurais préféré que ce soit pour quelqu’un comme elle ! Plutôt que pour cette blondasse.
 
Rose : Mais, cette femme, qu’est t’elle ?
 
Rowe : J’aurais du mal à le dire, je ne l’ai jamais rencontrée, juste vue de loin, et ça vaut mieux pour elle. Mais, selon une personne de mes connaissances qui la connait très bien, elle est carrément le contraire de toi, quelqu’un qui n’a aucun respect pour la vie, qui joue avec les règles du temps, quelqu’un de pas fiable. C’est le genre de personnes qui t’administre un poison, et te demande ensuite de lui être redevable pour t’avoir soigné, le genre qui crée des paradoxes, par caprice.
 
Jenny du futur arrive à ce moment-là, et décide d’interrompre une conversation de laquelle, selon elle, rien de bon ne peut sortir.
 
J : Je vous dérange, les filles ?
 
Rowe : Ah non, justement, tu tombes bien. Je me disais qu’il fallait une personne de confiance pour garder ce gant, Rose ne peut pas l’amener dans son petit loup, vu qu’elle n’y restera pas longtemps, et que l’on ne sait pas qui y mettra la main dessus. Moi, je préfère ne pas avoir la charge d’un tel objet, je n’ai pas de Tardis, ni de coffre assez inviolable pour conserver une telle chose. J’ai pensé à Wolfy, tu pourrais t’en charger ?
 
Je lui tends, et elle prend l’objet, flattée que je lui confie un tel instrument.
 
--- Borusa ---
 
L’homme est terriblement surpris par la vitesse et l’efficacité de la jeune femme. Et, il reçoit tellement de coups, qu’au bout d’un moment, il ne parvient plus à la distinguer. Les paroles de la jeune femme l’affectent plus qu’il ne l’aurait voulu, et il se met à douter.  Puis, finalement, s’effondre lourdement dans la poussière.
 
--- Rowenalara ---
 
Je commence à m’éloigner, tranquillement.
 
R : C’est désormais un problème de seigneur du temps, je ne suis pas concernée pour juger du devenir de cet homme. Il ne me revient pas d’interférer là-dedans. Je vais enfin pouvoir repartir sur ma planète. Si tu veux, Jenn, je t’attends, et je te ferai visiter !
 
Je lui souris, et m’éloigne, pour me poser à la sortie de la grotte, avec une bouteille d’eau. A ce moment-là, mon bracelet se met à sonner, je regarde, et constate que Jessie m’a envoyé un message, le projet Archange est entré dans sa dernière phase.

Asuka rosit un peu en entendant les félicitations du docteur, que quelqu’un qui l’impressionne autant puisse lui faire un tel compliment, ça la gêne un peu.
 
A : Je n’ai fait que ce que je pensais juste. J’ignore si j’ai raison ou non, mais, vu que j’ai triomphé, je suppose qu’au vu de la philosophie de Borusa, je dois avoir raison, à ses yeux. Pour lui, la raison du plus fort est celle qui doit primer. Moi, j’ai juste fait en sorte d’avoir été digne de la confiance que Dame Rowenalara et vous tous avez placé en moi pour l’affronter.
 
Je reste coi devant la remarque du Caan que m’a remonté mon ancien moi.
 
12 : Mais, comment est-ce que ça a pu m’échapper ? Certes, cette journée-là a été très rude, et s’est terminée par un reboot complet de l’Univers, mais, comment est-ce que la disparition totale et définitive d’une flotte Dalek complète a pu m’échapper ? Et, en plus, c’est vrai, les Dalek ne fuient pas, si ce n’est pour sauver la pérennité de leur espèce. J’étais seul, ou plutôt, accompagné de River, Amy, et une division de soldats romains. Rien qui ne puisse faire peur à un million de Dalek, même impurs, en effet, un Dalek seul aurait pu venir à bout d’une troupe pareille. Caan veut t’il me faire savoir que quelqu’un serait intervenu pour me sauver ? Mais qui ? Et pourquoi ? Et pourquoi cette personne ne se serait pas faite connaitre ? Encore un mystère, en ce moment, ça s’accumule !
 
Pourquoi cet Oracle nous a-t-il fait passer cette information ? Normalement, ces créatures ne sont pas sensées chercher à influencer le destin, et si, en regardant dans le Vortex, en contemplant le tourbillon de l’Infini, en contemplant l’Univers dans sa magnificence, Caan est réellement devenu un Oracle, il se doit de respecter certaines règles, comme de ne pas chercher à influer une ligne temporelle, en lui révélant des choses qui pourraient modifier le cours de l’univers.
 
12 : Je me demande où nous pourrions trouver la réponse à cette question, peut-être retourner demander à Rusty. Vous en pensez quoi ?
 
Mais, je n’ai pas trop de temps pour réfléchir à ça, que mon jeune moi me parle de l’autre déclaration de Caan.
 
12 : L’archange ? Il me semble avoir entendu parler de ça.  Rowenalara a parlé d’un archange, sur Zordias, si tu te rappelle bien. Je me demande ce qu’elle compte faire, et en quoi consistent ses plans. Est-ce que nous devons nous en inquiéter ? Et de l’espoir au sujet de quoi ? Ah, ces Oracles, ils ont toujours besoin de parler par énigmes, ils ne pourraient pas dire les choses franchement, pour une fois ?
 
A : Dame Rowenalara et Dame Rose sont la même personne, je pense que nous pouvons avoir confiance en elles, vous m’avez prouve avoir foi en elle. Vous n’êtes pas parti à son aide, parce que vous croyez en elle, comme vous l’avez dit. Alors, pourquoi se poser la question de s’inquiéter de ses motivations ? Au pire, pourquoi ne pas lui poser directement la question ? Ne la laissez pas filer, dites-lui ce que vous avez sur le cœur. Ce sera meilleur pour tout le monde, ne pensez-vous pas ?
 
12 : Parce qu’elle ne serait pas disposée à écouter, tout simplement. L’erreur commise, la blessure infligée, tout ça ne se répare pas juste avec des mots. Une confiance brisée ne peut se réparer qu’avec des actes. Et puis, parfois, avec les meilleures motivations du monde, on peut commettre des erreurs qui auraient de graves répercussions. Mais, tu as raison, nous devrions avoir foi en elle.
 
Elle garde le silence, ne sachant pas quoi répondre, un peu affectée par le regard que j’ai pris. Elle aimerait lui parler, mais craint de mettre les pieds dans le plat. Puis, elle me sourit.
 
Je regarde les Judoon qui emmènent Borusa, puis qui chargent la dépouille de leur compatriote, l’ami de Rowenalara. Je repense à ses paroles, concernant les enfants que cette créature va laisser orphelines. Je ne me pose pas ce genre de questions, moi. Et, après deux millénaires, je suis tellement détaché de l’existence, j’accueille la mort des gens sans vraiment m’en émouvoir, si ce ne sont pas des proches, tandis qu’elle, elle est capable de faire preuve d’empathie, même pour un Judoon.
 
12 : Triste d’en arriver là. Quand je vois ces hommes, autrefois bons, qui se laissent griser par le pouvoir, corrompre, petit à petit. Omega, Borusa, Rassilon, et tant d’autres, qui basculent, obnubilés par l’accomplissement des desseins que cette impression de toute puissance leur donne envie d’accomplir. Cette impression de supériorité que notre race pense avoir, et que nous avons, nous aussi, s’il n’y avait pas des êtres remarquables pour nous aider à garder les pieds sur terre.
 
Je regarde mon jeune moi, en cherchant un peu son approbation.

--- Rowenalara ---
 
Je me bois une gorgée d’eau, et j’écoute les paroles de celui qui fut mon docteur, qui fut, non qui sera toujours, mon seul grand amour. C’est étrange, c’est son visage que je vois à chaque fois que je ferme les yeux, que je vois dans les reflets autour de moi, mais, de l’avoir en face, ça me fait tellement de mal que c’en est insupportable. Je me sens toujours perdue, même un millénaire après. Et, je n’ai pas envie que nous nous affrontions, pas maintenant.
 
R : Finalement, aujourd’hui, les choses ont changé, c’est toi qui es devenu le petit jeune de 900 ans, en comparaison de mon âge vénérable, de plus d’un bon millénaire. Et, je ne doute pas que tu es un être civilisé, je sais que, toute ton existence, tu continueras à vivre en docteur, et je respecte ça. Et, je sais que tu n’as pas encore commis les actes qui t’amèneront à m’abandonner, à m’oublier. Tu te rappelles, quand je t’ai retrouvé, dans le creuset, toutes les personnes qui t’accompagnaient étaient heureuses de nous voir nous retrouver, parce que tu leur avais parlé de moi, parlé du manque que j’étais. Et, depuis, combien de personnes qui ont croisé ta route ont su que j’ai existé ? Quand j’ai réussi à revenir, que je me suis présenté comme ton épouse, et qu’on m’a répondu que je n’étais pas « elle », puis, j’ai remarqué qu’aucune des personnes que tu avais côtoyées après ça n’avait même entendu prononcer mon nom. Mais, je ne te reproche rien, tu as certainement fait ce qui te semblait le plus juste, dans ta vision de seigneur du temps. Alors, j’ai décidé que, ton épouse, Rose, était morte, et j’ai pris un autre nom, symbole de la promesse que j’ai faite à mon peuple, de les guider et les défendre.
 
Je bois une autre gorgée.
 
R : Toi qui as les souvenirs de la guerre du temps, tu dois te souvenir de ce qu’est une charge Dalek, quand il en arrive une vague, et, à chaque fois qu’on parvient à la repousser, une autre lui succède. J’ai dû en repousser des centaines. En retournant leurs armes contre eux, en affutant mes capacités de Tardis, en acceptant ce que je suis. J’ai appris à me débrouiller seule, en t’attendant, vainement, chaque jour pendant toutes ces années, en défendant ces gens, en essayant de ne pas m’attacher, parce que chacun pouvait tomber à un moment ou l’autre. Ce que je n’ai jamais réussi à faire. C’est un peu pour ça que j’ai mal réagi quand tu es venu m’aider, parce que je n’ai pas l’habitude, surtout venant de celui qui, pour moi, m’a abandonnée quand j’en avais le plus besoin. Et, si je t’ai parlé dans ta langue, c’était juste, à mes yeux, une marque de respect, je parle ta langue, je m’adresse à toi en l’utilisant, je ne cherchais pas à te vexer.
 
Je regarde mon bracelet, et envoie une réponse à Jessie pour lui dire que je vais arriver au plus vite.
 
R : J’ai dû apprendre à me débrouiller seule, face à ce que l’Univers peut présenter de pire. Et, lorsque que j’ai pu quitter cet enfer, ce fut pour tomber dans un autre, tout aussi dur. Alors, j’ai vu dans ton regard que tu me vois comme un monstre, et, peut-être en suis-je devenu un. Peut-être suis-je devenue telle que celui que tu caches au fond de ta mémoire, quelqu’un forgé par la guerre. Je ne sais pas, je me contente d’être Rowenalara, celle qui marche seule parmi les étoiles, et qui veille sur les Skaldes, qui leur apporte l’espoir auquel elle-même a renoncé. Et, aujourd’hui, ce qui me rend triste, c’est de voir cette petite Rose, si innocente, et me dire qu’elle est condamnée à devenir ce que je suis, et de ne rien pouvoir y faire, parce que les règles du temps sont ainsi faites.
 
Puis, je me bois une gorgée, et reste silencieuse, un peu perdue, en attendant mes copines, en me disant que je vais pouvoir rentrer à la maison, en attendant que nous mettions le projet en route.
 
Je finis ma bouteille d’eau, et me perds dans mes pensées, en regardant le ciel, les étoiles que j’aurais tellement aimé continuer à visiter en sa compagnie, mais qu’il a préféré tracer sa route avec d’autres. Tandis que moi, même si j’ai régulièrement la compagnie de Biggs et Wedge, je me sens toujours seule, isolée.
Peut-être que la compagnie des filles de la team Wolfy arrivera un peu à remplir cet océan de solitude dans lequel je m’enfonce depuis si longtemps. Qu’elles m’apportent un peu de lumière, au milieu de mes ténèbres.
 
Puis, le docteur s’éloigne et retourne dans la grotte. Ca me fait étrange de me dire que je ne reviendrai plus sur cet astéroïde où j’ai passé tellement de temps. Et, ça m’emplit d’une sorte de nostalgie. Et, les filles me rejoignent.
 
Z : Ca va, Rowenalara ? Tu as l’air toute soucieuse !
 
R : Ca va, juste mon passé qui me hante, que veut tu, c’est ma vie qui est ainsi faite. Bon allez, les filles, cap sur Netheria ?
 
Et nous nous précipitons en direction de l’odysséus, dans lequel nous prenons place, et décollons rapidement, en positionnant les moteurs temporels ma planète d’adoption.
 
Et, quelques secondes plus tard, mon vaisseau traverse un trou de ver qui nous permet d’arriver rapidement à proximité de Netheria.
 
R : Les filles, voici où j’habite. Le grand vaisseau que vous voyez, c’est le « Minas Tirith », qui nous sert de base opérationnelle, et assure la protection de la planète. Il génère un champ de force sur toute la planète, et empêche d’y accéder sans autorisation.
 
Jenn se lève en regardant la planète, et consulte les coordonnées. Puis devient un peu pâlichonne.
 
J : Oh merde, si je m’en étais doutée, en même temps, c’est un peu logique… Ca explique plein de choses.
 
--- Rose ---
 
Je regarde mon docteur qui revient, avec un drôle d’air, et je me demande comment ça s’est passé avec le Dalek. Et, je le vois partir discuter avec Asuka et son futur. Jenny de mon époque, et moi, nous nous approchons, alors que la team wolfy du futur s’éloigne, et quitte les lieux.
 
J’écoute la conversation


R : Retourner voir Rusty, pourquoi pas ? Tant que ce n’est pas cet infâme Maldovar, ça ne me dérange pas. De toute façon, on peut visiter quoi, pour le moment ? Et, pour cet Archange, je n’ai, franchement, aucune idée. A part, en effet, les paroles que nous avons entendues lors de sa communication.
 
Je les regarde, tous, sans savoir quelle va être la suite des opérations.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Lorsque je vois mon jeune moi revenir, je ne peux m’empêcher de remarquer qu’il a l’air fort troublé, relativement ébranlé. Je suppose, qu’à mon instar, il doit être affecté par nos différentes rencontres avec Rowenalara. Tout ceci est fort troublant, pour moi, être mis en face de mes erreurs, des erreurs de celui que je fus, mais que, moi-même, je n’ai jamais songé à tenter de réparer, trop égoïste que je puisse l’être.
Des paroles me reviennent en tête, « je ne peux pas dire si vous êtes un homme bon, mais je pense que vous faites tout pour essayer de l’être », à quel moment ais-je renoncé ? A quel moment me suis-je dit qu’il n’était plus prioritaire d’être un homme bon ?
 
Je me dirige vers mon jeune moi, en pensant à la fille impossible, en me souvenant des évènements de Trenzalore, et surtout de l’attitude de River, tellement à l’opposé, une fois de plus de ce que venait de faire Rowenalara. Je me rappelle qu’elle avait tenté de convaincre Clara de ne pas me sauver, de ne pas devenir la fille impossible, qu’elle l’avait baratinée, certainement qu’elle aurait préféré me voir mourir que de me voir être sauvé par quelqu’un d’autre, puis, qu’elle avait tenté de me convaincre de ne pas sauver Clara, sans doute pour éviter que je garde auprès de moi quelqu’un qui lui aurait fait de l’ombre, quelqu’un de supérieur, comme ma fille impossible elle était même allé jusqu’à vouloir tenter de me demander d’envoyer le Tardis, au cœur de sa propre dépouille, un paradoxe qui aurait annihilé le temps lui-même.
 
12 : En laissant Borusa à Asuka, je pense que c’est ça le message que Rowenalara a voulu nous faire passer, les seigneurs du temps, et ceux qui essaient de penser comme eux, qui essaient d'être eux, préfèreront souvent échouer, plutôt que de laisser la lumière à d’autres, ils préfèreront laisser mourir quelqu’un, plutôt que de lui laisser le droit d'être la personne qui sauvera la situation. Rowenalara aurait certainement pu le neutraliser elle-même, mais, elle a préféré laisser la place à la nouvelle génération, si je peux me permettre l’expression.
 
Je me demande si l’ancienne Rose aurait eu une telle attention, certainement pas celle que j’ai connue au début, mais, celle qui se tient parmi nous, certainement. Et, je suis quand même rassuré de me dire que, malgré tout ce qu’elle a supporté, par ma faute, elle reste la femme si formidable que j’aimerai toujours.
 
Je tourne la tête, et je regarde Asuka en pleine discussion avec ma fille, certainement parlent-elles de techniques de combat, on ne se refait pas, et, elles ont des formations de guerrières toutes les deux.
 
12 : En effet, avec elle, il y a de quoi faire, elle ne voyage pas avec moi depuis longtemps, et elle a déjà démontré à deux seigneurs du temps qu’ils n’étaient pas tout puissants.
 
Et concernant la réflexion de mon jeune moi, au sujet de la bataille non combattue de l’an 102. Je m’interroge quand même.
 
12 : Ca aurait pu être le cas, mais ça ne me parait pas cohérent, je me trouvais, sous la menace de milliers de vaisseaux Dalek, en compagnie de River, que Rowenalara n’aurait que des raisons de laisser mourir, moi, qu’elle doit détester, Amy, dont elle ne sait rien, et qu’elle n’aurait pas vraiment de raison de sauver, non plus. Pourquoi aurait-elle risqué sa vie pour nous ? Je ne sais pas, et je déteste ne pas savoir!
 
A moins que son désir d’empêcher les Dalek de tuer quiconque soit le plus fort, ce qui voudrait dire quoi ?
 
12 : J’ai vraiment du mal à la cerner. Ce qu’on lui a fait est la pire ignominie de toute notre existence, et, malgré ça…
 
Je me sens un peu perdu, moi aussi, sans trop comprendre. Alors, je change de sujet.
 
12 : Oui, aller voir Caan, c’est une possibilité aussi. Mais, le souci, avec les oracles, c’est qu’ils ont l’habitude de parler par énigmes, et c’est vite barbant.
 
Et la conversation qui tourne sur notre devenir si nous n’avions pas rencontré toutes ces personnes.
 
12 : Il y a de ça, en effet, mais il y a un autre facteur à prendre en compte, nous avons reçu une éducation plus humaine, que la plupart des seigneurs du temps. Déjà, à l’académie, nous étions quand même différents des autres, de part notre vision des choses. Et nous faisons également partie des privilégiés que la contemplation du vortex du temps n’a pas rendus fous ou mégalomanes. Et, la rencontre de toutes ces personnes formidables n’a fait que renforcer cette éducation, que nous devons aux parents. Quant à faire des bêtises, même s’il faut les assumer, c’est en en faisant qu’on évolue, qu’on progresse, et qu’on apprend. Comme dirait Asuka, l’échec, ce n’est pas de tomber, c’est de ne pas se relever. Et, nous avons fait en sorte d’éviter de commettre plusieurs fois les mêmes erreurs. Même si nous avons, quelque part, un génie pour en inventer de nouvelles. Alors, je ne me fais pas d’illusions, j’en commettrai, ou plutôt nous en commettrons encore des belles !
 
Je lui adresse un petit sourire taquin, et je repense à la porte de chez Beethoven, et j’appelle mon Tardis, qui ne tarde pas à se matérialiser devant nous.
 
12 : Allez, je vous laisse décider de la destination ! Interroger les Dalek, Rusty, Caan, ou demander directement au Dalek suprème, sur Skaro !
 
J’éclate de rire, avec cette suggestion saugrenue.