Le commando Dalek

Je passai une nuit horrible, à faire cauchemar sur cauchemar, à repenser à ce qu’il s’était passé dans cette faille, revivre cet affrontement avec l’illusionniste. Et, je finis par me réveiller de mauvaise humeur, en colère après moi-même. Je trouvais anormal qu’avec toutes les capacités temporelles et l’héritage des seigneurs du temps, j’aie été incapable de sauver tout le monde

Je me lève, très agacée, et très contrariée, et, après une douche, je me rends compte que ces sentiments ne sont pas passés. Aussi, je traverse le couloir, et je passe devant le réfectoire où les filles papotent, j’écoute deux minutes leurs discussions, et, je me rends compte qu’elles semblent déjà avoir tourné la page, déjà être passé à autre chose, avant de filer dans la zone autrefois interdite du Tardis. Et, je finis par aller m’allonger dans l’herbe, en songeant à tout ça. Cet endroit était un petit paradis, imaginé par mon père, et son ami. Tous deux disparus dans des circonstances tragiques. Et, le moment fatidique où il me faudrait annoncer la nouvelle à Serenity se rapprochait. Je me rappelais vaguement les paroles du Tardis, mais je savais ce qu’il en était.

Et, malgré tout ce qu’il s’était passé, je ressentais une grande compassion pour Epsilon, et, même si je n’avais pas été en mesure d’assister à ses derniers moments, j’avais l’impression d’une similitude avec ce qu’il s’était passé avec Pete. Et les blessures de ces souvenirs se rouvrirent avec violence. Je me levai, et marchai doucement vers le laboratoire, dont je franchis le seuil. Puis, je me rendis dans la salle où trônait le portrait de mon aïeul. Celle où il avait tenté de percer le secret de son immortalité. Puis, j’en ressortis, et me rendis dans son bureau, et je m’assis dans son fauteuil, contemplant son portrait qui trônait sur le mur.

Je ne savais pas pourquoi j’étais venue ici, ni ce que j’étais venu y chercher. Je me disais que cet endroit était une forme de sanctuaire, pour lui, et, quelque part, ce labo était une des traces qu’il avait laissé en cet univers. Mais, je ne savais pas trop quel hommage lui rendre. Sans lui, ça aurait été moi qui aurait fini dans cette faille. Finalement, je restai un moment dans ce fauteuil, alors que le Tardis décollait pour une destination que j’ignorais. Et, je finis par laisser couler les larmes, seules, là où personne ne serait là pour les regarder tomber.

R : Tu vois, il y aura eu des gens pour te pleurer.

Je ressortis, et retournai m’allonger dans l’herbe, je n’avais pas la force de ressortir de cet endroit, et, finalement, je me rendormis. Je fis une sieste de quelques minutes, où je fis un rêve dont je ne me souvenais pas de la teneur, une seule pensée à mon réveil. Méfie toi du commando Dalek !

Et, pendant ce temps, le Tardis venait de se matérialiser sur la nouvelle Terre, en l’an 5,000,000,039 sur la nouvelle terre, à proximité de new london.

Je passai un moment, allongée dans les herbes, puis, je finis par me décider à me lever, et je quittai ce petit sanctuaire. La tristesse avait fait place à un autre sentiment, plus sombre, à l’encontre de cette entité qui se disait intelligente, mais qui ne l’était pas. J’espérais presque qu’elle s’en sorte pour avoir l’opportunité de la massacrer moi-même. Et, au fond, je me disais que mon regard à ce moment-là, ne devait pas être si différent de celui de la fille que nous avions vue sur la vidéo.
Je décidai d’aller rejoindre les autres, et je quittai mon petit refuge pour revenir dans le Tardis, qui était étrangement silencieux, personne à l’horizon. Je passai dans le réfectoire me prendre un petit casse-croûte, et je regardai le portrait du père du docteur avec tristesse.

R : Votre fils n’aura pas été quelqu’un de bien durant sa vie, mais, je pense que sa fin aura été celle d’un juste, et j’espère que, là où il est, il aura retrouvé la paix, et son ami, pour revivre les bons moments de leur jeunesse.

Puis, je retournai dans le poste de pilotage, où je ne trouvai personne non plus, et, je quittai le Tardis, pour voir ce qu’il se passait dehors, pour être accueillie par un violent cri ! Une Jenny toute jaune qui gesticulait dans tous les sens, et qui semblait hors de contrôle. Zézanne écroulée de rire, et quelques citadins qui observaient. Je me dirigeai vers une catkind qui observait la scène, et lui demanda ce qu’il se passait.

C : Cette fille est tombée dans le bac de liquide contaminé, et elle a attrapé le mal jaune. Bientôt, les gardes de bloodrif vont débarquer et la mettre en perpétuitaine, et confiner tout le quartier pour éviter les contagions.

Je décidai de l’interroger sur cette maladie, et ce mysterieux bloodrif
C : Vous débarquez d’où ? Tout le monde connait ce mal jaune, une sorte de variante de la maladie de félicité, qui est apparu il y a trois ans, et qui est mortel en quelques jours après l’apparition des symptômes. Quant à Bloodrif, c’est le scientifique de génie dont l’équipe travaille sur l’antidote. Son labo est dans le quartier nord, qui est totalement autarcique, et inaccessible de l’extérieur pour éviter les risques de contagion. Les seuls contacts que nous ayons avec eux, c’est quand ils repèrent un contaminé, et viennent le chercher pour l’isoler, ce qu’on appelle la perpétuitaine, vu que personne n’est jamais revenu de l’isolement. A ce qu’on dit, une fois guéris, ils restent là bas.

Je me disais qu’ils ne guérissaient probablement pas, mais je préférai me taire. Et je m’avançai en direction des autres, en faisant attention à où je mettais les pieds.

Je regardai ces hommes en scaphandre embarquer Jenny, et, je me dit que quelque chose ne collait pas. Aussi, je scannai discrètement l’un d’entre eux, avec mon tournevis sonique, pour me rendre compte qu’il s’agissait d’un humain, mais quelque chose me déplaisait quand même.
Puis, une fois que le camion se fut éloigné, un groupe de jeeps s’avança dans notre direction, et un groupe de soldats en combinaison anti-infectieuse en descendit.

S : Le quartier est en confinement maximal, nous avons ordre de tirer à vue sur quiconque se montrera à l’extérieur durant les 24 prochaines heures.

Je détestai déjà ces soldats, et, à voir la tête de mes compagnons, je n’étais pas la seule. Je réfléchis à comment faire. Entrer dans le complexe en Tardis, je me doutais qu’à cette époque, une technologie anti-Tardis nous empêcherait de tenter le coup. Mon cerveau bouillonnait de questionnements pour retrouver mon amie, sans se mettre en danger, utiliser un portail, c’était presque impossible, sans savoir où atterrir. Se faire passer pour des malades ? Si c’était pour se retrouver en stase, sans savoir où et quand on nous en sortirait, c’était, à mon sens, une mauvaise idée.
Peut-être tenter une attaque temporelle, mais était ce possible, de passer par le chemin le plus long, sans avoir de certitude ?
Mais, une ancienne prison, ca pouvait m’inspirer !

Je me précipitai dans le Tardis, puis, j’ouvris les portes de Wolfy et lui demandai de me sortir les plans de cette prison, et les comparer avec ce qu’on savait du quartier de l’hôpital. Puis, je partis rejoindre les autres.

R : Mon plan, si vous n’en n’avez pas de meilleur, pour entrer, revenir quelques années en arrière, se faire incarcérer dans cette prison, une fois dedans, se mettre en stase, pour en ressortir maintenant. Et, une fois à l’intérieur, improviser. Tu en penses quoi ?

En ce qui me concernait, il était hors de question que je laisse tomber Jenny ! Même si je devais démonter ce complexe pierre par pierre. J'attendais que mon cher époux me donne une réponse, avec une de ses si brillantes idées qu'il avait toujours.

Je calibrai Wolfy pour qu’il atterrisse 5 ans auparavant, et je configurai mon sonique sur la fréquence que m’avait donnée le docteur. Puis, je récupérai les plans de la prison, et leur historique, ainsi que des tenues de détenues, que nous enfilâmes.

Z : Vivement qu’on ait récupéré Jenny, cette couleur ne nous va pas du tout.

Je me tournai vers elle, amusée, il était certain que cette marinière était du plus mauvais effet. En plus de l’enfermement, l’humiliation, c’était très cruel pour les détenus. Puis, je configurai Wolfy pour qu’il revienne à son point de départ, à l’intérieur de mon petit loup, avant de nous téléporter dans l’enceinte de la prison. Nous en profitâmes pour enquêter sur la situation à ce moment-là.
L’effervescence régnait ici, le mal jaune commençait à être connu et à se répandre. Et, le médecin de la prison, le fameux Bloodrif isolait les détenus contaminés, et tentai de les soigner, apparemment, avec de plutôt bons résultats. Puisque les détenus qui avaient été contaminés étaient remis en détention dans leur cellule, avec, cependant une altération de la personnalité, ils semblaient, selon leurs anciens codétenus, distants, et plus dociles qu’autrefois. Comme si, en échange de la guérison, on leur avait enlevé une partie de leur volonté.
J’en tremblai en pensant à Jenny, et à ce qu’il pourrait lui arriver, cinq ans plus tard !
Puis, nous nous rendîmes, le plus discrètement possible, dans l’aile voisine, désaffectée pour cause de contamination, que nous savions qu’elle serait toujours présente, bien qu’abandonnée, au moment où nous comptions ressortir de la stase. Et je m’assurai que personne ne nous suivait, avant de faire rentrer Zez. Je n’avais, cependant, pas remarqué le drone qui nous observait, et avait enregistré nos faits et gestes depuis notre arrivée dans le pénitencier.
Mais celui-ci s’était contenté d’enregistrer les données, heureusement pour nous, personne n’était présent, à ce moment-là, derrière l’écran de contrôle.
J’avisai une fissure dans le mur, cachée par une étagère, et j’y glissai une montre que m’avait configurée Wolfy, puis Zez et moi nous prîmes la main, et nous fûmes aspirées dans la tocante, et mises en sommeil pour les cinq prochaines années, heureusement que nous ne les verrions pas passer !

Après cinq années qui n’auront jamais existées pour nous, la montre se rouvrit, et nous libéra. Nous savions que nous avions quelques dizaines de minutes avant que Jenny ne soit amenée ici, et il nous fallait être rapides et discrètes à la fois. Je jetai un œil par la fenêtre pour me rendre compte que, dans la cour, se trouvaient toujours des prisonniers, dont je reconnaissais les visages de certains pour les y avoir vu à notre arrivée, ce qui correspondait à quelques minutes pour moi, mais des années pour eux. Même après plusieurs voyages dans le temps, ça restait perturbant.
Mais, Zezanne me fit remarquer que tous, ici, se comportaient comme des automates, privés de conscience, et qui se comportaient en gentils petits bonhommes, ce qui n’avait rien à voir avec l’ambiance très carcérale que nous pouvions voir lorsque nous étions arrivées. Etrangement, ils semblaient creuser des tunnels, sous la surveillance des gardiens. Habituellement, les prisons sont justement faites pour qu’on n’y creuse pas. Que se passait t’il donc, ici ? Puis, nous décidâmes de nous avancer en direction de l’ancienne porte de service, qui, bien que n’étant plus utilisée, pourrait permettre d’avoir un accès à l’extérieur.

R : Une sacrée prison, on y fait ce qu’on veut, et personne ne s’interroge. Essayons d’avoir l’air hagard comme tout le monde ici.

Elle acquiesça, et nous prîmes un air benêt pour nous diriger dans le couloir, le plus discrètement possible, avant de parvenir à cette porte de service. Que nous pûmes déverrouiller.
J’envoyai un message au docteur pour le prévenir, puis nous prîmes la direction des laboratoires, a qui semblaient accessibles au travers d’une grande cage d’ascenseur qui grimpait au sommet de la tour d’â côté. Mais, pour ça, il allait nous falloir traverser tout le complexe, et ce n’était pas gagné.
Et nous allions devoir faire vite, le convoi qui amenait Jenny venait d’entrer dans la cour. Et les gardes armés descendirent. Et ils emmenèrent la capsule de stase en direction de l’ascenseur. Ce qui nous fit remarquer à quel point il était lourdement gardé.

Z : Ca va être coton de monter, tu as une idée ?

R : Escalader la façade ? Trouver un escalier ? Ou bien faire une diversion.

J’espérai que nous trouvions une solution. Le tournevis m’indiquait que, de son côté, le docteur était déjà en train de progresser dans la tour. Il avait un temps d’avance sur nous, comme toujours.

Aucune nouvelle du docteur, je me demandais que faire, mais il fallait trouver une solution, et rapidement, pour ne pas voir Jenny se retrouver telle une zombie là au milieu de ce petit monde. Et nous traversâmes la cour, lorsqu’une alarme retentit. Le drone qui nous avait repérées cinq ans auparavant venait de nous retrouver dans sa base de données, et l’incohérence que notre présence était pour lui, avait causé une alerte. Et l’administration avait compris que deux intruses se trouvaient dans l’enceinte.

Zezanne me regarda.
Z : Au moins, ca va détourner les regards sur nous, et, ils ne vont pas se soucier du docteur, ni de Jenny, pendant ce temps. Et, ils vont voir ce qu’il en coûte de s’en prendre à nous !

J’étais déterminée aussi, à agir, mais, maintenant que nous étions repérées, il n’y avait que deux solutions, se battre, ou se rendre. Et, je ne voulais pas me battre et mettre ces gens en péril, j’ignorais ce qu’ils étaient, et s’ils étaient manipulés, il serait inconcevable, pour moi, de mettre leur vie en jeu. Aussi, lorsque les gardes nous encerclèrent, et nous demandèrent mécaniquement de les suivre, nous décidâmes d’obtempérer.

R : Bon, OK, vous avez gagné, conduisez-nous à votre chef, je serais curieuse de savoir qui est ce mystérieux docteur Bloodrif !

Et, sous cette solide escorte, nous prîmes le chemin d’une autre aile, qui traversait la cour, puis, une autre, et, je souris sous cape, remarquant qu’ils nous avaient bêtement faites entrer dans la zone sécurisée, et accéder aux labos, sans même que nous ayons besoin de trouver un stratagème pour ça. Et dire qu’on critiquait les Judoons, pourtant, les rhinos, eux, si on leur demande de nous laisser entrer, ils ne nous accompagnaient pas à l’intérieur !
On nous fit entrer dans le PC de la sécurité, où nous devions attendre l’arrivée du responsable. J’aurais pu ouvrir la porte d’un coup de sonique, mais, je me dis qu’il valait mieux attendre, pour le moment. En revanche, j’aperçus, sur, un écran de contrôle, mon mari qui arrivait, et je détournai la caméra pour le faire disparaitre.
Je continuai à regarder les vidéos, décidément, bien fut-fut les mecs, de nous laisser accéder à tout ça, à moins qu’ils n’aient l’intention de nous éliminer, auquel cas, les informations auxquelles nous pourrions avoir accès n’auraient pas d’importance.
Je dirigeai la caméra vers le bureau du directeur de l’établissement, et, là, mon sang se glaça. Je ne pouvais pas oublier la forme de l’être que je voyais, ce dôme, cet œil au bout d’une tige, ce débouche chiotte, et ce batteur de cuisine, c’était un Dalek !
Mais un Dalek comme je n’en n’avais jamais vu, une armure qui semblait en or massif, sa caméra oculaire était d’un rouge pétant, très différent des teintes bleutées que j’avais remarquées chez ceux que j’avais croisées.

R : Un Dalek, mais, ce n’est pas un dalek ordinaire !

Après ces observations, je pris mon tournevis et le braquai contre l’ordinateur, pour forcer les quelques malheureuses sécurités qu’il y avait, et je désactivai tranquillement le bouclier anti-Tardis qui pouvait nous embêter pour rentrer. Désolée pour eux, mais il faut vraiment être stupide pour laisser une apprentie docteur toute seule avec des jouets de la sorte. Puis, je me rassis dans un fauteuil, en prenant bien soin de dissimuler mon tournevis.
Quelques minutes plus tard, un groupe de gardes revint dans la pièce.

Z : Ah, enfin, messieurs, pouvez-vous nous dire ce qu’il se passe ici, et pourquoi est-ce qu’on nous retient ? Enfin, on nous retient, parce que nous le voulons bien, sinon, nous serions déjà dehors depuis un petit moment.

Le garde devint tout rouge, persuadé qu’on se fichait de sa tronche, ce qui était un peu le cas, en plus. Désormais, un simple appel de tournevis, et le Tardis venait nous chercher. Mais, pour le moment, notre priorité, c’était d’aller chercher Jenny. Je m’imaginai celle-ci dans la même situation que nous, et les deux gardes auraient déjà été enfermés dans le placard voisin. Ca pourrait être une idée, ça, les enfermer dans le placard.
J’étais sur le point de mettre un petit plan en œuvre pour nous débarrasser de ces deux chaperons, lorsque le docteur arriva dans le PC de sécurité. Et, après quelques secondes de même pas négociations, il nous emmena avec lui. Et, les gardes nous emmenèrent au laboratoire. Je n’étais pas si rassurée que ça, chaque pas dans cette direction nous amenait au Dalek étrange que j’avais remarqué sur les écrans de contrôle.
Puis, lorsque nous entrâmes sur les lieux, je ne pus m’empêcher de remarquer qu’il y avait un groupe de quatre Dalek, qui patrouillait sur une plateforme en contrebas, eux aussi, avec des armures brillantes, de couleur argentée, et, autour d’eux, des sortes de cuve de stase.
Des scientifiques Dalek ? Mais ils travaillaient sur quoi ? Avec des cobayes humains ?

Je regardai le docteur avec un air interrogatif, même si je me doutais bien qu’il ne risquait pas de me répondre en présence de nos deux pots de colle qui nous accompagnaient !

Le docteur titilla le groupe de Daleks, ce qui ne me rassurait pas, j’avais l’impression que ces Daleks étaient différents des autres, et pas seulement de par la couleur de leur armure. Ils me paraissaient plus rapides, comme une évolution supérieure. Je craignais pour mon docteur, et le souvenir de lui en train d’essuyer un tir de ces monstres me hantait toujours.
En plus, nous étions au-delà de l’an cinq millions, ils avaient eu le temps d’évoluer. Pourtant, quelque chose me chiffonnait. Les Dalek n’étaient t’ils pas censés avoir disparu en l’an 200100, victimes de la fureur du grand méchant loup ? Encore une énigme qu’il faudrait résoudre, un jour. Ah, ces Dalek, un sacré peuple, une sacrée capacité à survivre à tout, pour continuer toujours leur œuvre d’extermination. J’en aurais presque été admirative.
Mais, pour le moment, nous avions deux gardes bien pénibles sur le paletot, à nous débarrasser. Je regardai Zez d’un air entendu, et lui glissai discrètement mon tournevis sonique avant de me diriger vers les deux zigotos avec mon sourire le plus aguicheur.

R : Lequel de ces beaux gosses va bien pouvoir me dire ce que sont ces robots, et pourquoi sont t’ils partis à la poursuite de ce « docteur » ? Allez, soyez beaux joueurs, et dites-moi tout, vous avez déjà gagné !

C’étaient peut-être des gardes entraînés, mais, c’étaient avant tout des mecs, alors, devant le sourire enjôleur d’une belle femme, ils en perdaient leurs moyens. Et ils se mirent à balbutier des explications. Ce qui permit à Zezanne de se glisser dans l’escalier, et descendre à l’étage inférieur.
Je réussis à extorquer aux gardes que les victimes de cette maladie jaune étaient emmenées en salle de soins, où elles étaient traitées pour la maladie, mais également traitées pour le comportement, via une sorte d’implant dans la tête qui contrôlait leurs actions et leur volonté. Puis ces personnes étaient affectées au travail d’un plan que ces Daleks avaient mis sur pieds.
Mais, le projet des Daleks, ils étaient bien incapables de m’en parler plus, à part qu’ils cherchaient quelque chose dans le sol, ils n’en savaient pas plus.

Pendant que je faisais semblant de flirter avec les deux rigolos, Zez avait atteint les cuves de stase, et constatait qu’il y avait pas mal de monde d’enfermé là-dedans. Mais, pour le moment, elle n’avait pas le temps de s’en préoccuper, c’était de Jenny qu’elle avait besoin. Elle finit, en utilisant maladroitement son sonique, à localiser son amie, et elle réussit à faire sortir une boule de nerfs toute jaune de là dedans !

J : Ah, ils ont osé m’enfermer ! Ils vont voir ce que je vais en faire de leur labo, à ces humains.

Zez lui expliqua qu’il ne s’agissait pas d’humains, mais de Dalek, et, à l’évocation d’un Dalek doré, elle changea de ton.

J : Alors, ce n’était pas qu’une légende ! Dalek Stratos !
Mais, pour le moment, la priorité était de soigner Jenny qui avait toujours la peau assortie à sa chevelure. Aussi Zezanne ne chercha pas à en savoir plus, pour le moment.

J’entendis les hurlements des Daleks, et je regardai mes deux geôliers, qui n’en menaient pas large.

R : Je crois que vos prétendus dieux ont besoin de renfort. Vous faites quoi ? Vous allez leur porter assistance, ou bien vous préférez jouer les jolis cœurs avec moi.

Les deux zigotos n’eurent pas le temps de répondre que le docteur avait fait sa réapparition et avait mis les deux gugusses hors service. J’étais surprise de le retrouver entouré d’individus en tenue d’Adam, mais, mon docteur m’avait habituée à tellement de choses loufoques qu’on n’était plus à ça près.

R : Je ne sais pas, j’était occupée à distraire ces deux guignols, c’est marrant comme il suffit qu’une blonde leur fasse un sourire pour que les hommes oublient tout le reste, dont Zezanne, qui est partie sauver Jenny, avec mon tournevis.

J’étais assez amusée par mon petit stratagème, et, penser à la migraine que ces deux soldats auraient à leur réveil, ça me fit presque de la peine. Puis, je repensai à ce que j’avais vu plus tôt.

R : Docteur, sur un écran de contrôle que j’ai piraté, j’ai vu un Dalek qui m’a fait une impression étrange, un Dalek en or, qui avait l’air très différent de tout ce que j’avais vu jusqu’à maintenant.


Pendant ce temps, de leur côté, Jenny et Zezanne étaient arrivées à l’infirmerie. Mais, celle-ci grouillait de gardes, et Jenny ne se sentait pas de les affronter. Aussi, elles décidèrent de se cacher et de chercher une solution. Finalement, les filles cherchèrent la solution la plus appropriée, et Zezanne décida de jouer les potiches.

Z : Excusez-moi, c’est mon premier jour ici, quelqu’un peut-il m’indiquer mon affectation ? Je m’appelle Suzanne Rodonk, et j’ai été envoyée ici en renfort depuis la prison, mon superviseur aurait entendu dire qu’il y avait besoin de renforts, mais personne ne m’a dit exactement où aller. Ah, l’administration !

Et alors que tous les regards se tournaient vers elle, Jenny put passer dans leur dos pour atteindre le laboratoire principal, à la recherche de la formule du traitement pour le mal jaune. Dans cet endroit, il n’y avait pas de garde, il ne fallait pas qu’ils soient dans les pieds des chercheurs. Elle s’assit au bureau, et commença à chercher dans l’ordinateur, tout en pensant à ce Dalek doré. Si c’était celui auquel elle pensait, il y avait du souci à se faire.

Jenny regarda son paternel, et lui sourit de ses dents jaunes aussi. Décidément, ce truc la faisait ressembler à une tulipe jaune. J’avais presque envie de me moquer, mais je n’osai pas, par crainte de sa vengeance.

J : En fait, je m’étais connectée au Tardis, via le réseau du laboratoire pour avoir des réponses à mes interrogations, je cherchais plein de choses, notamment sur ce Dalek. J’étais certaine d’en avoir déjà entendu parler. Je ne t’apprendrai rien en te disant qu’il existe un certain nombre de Dalek qui ont fait une telle impression à l’empereur qu’ils ont reçu l’honneur d’avoir un nom propre. Et, celui-là, est une légende, même parmi les Dalek ayant un nom, compte tenu de ses exploits, notamment en faisant tomber une citée défendue par un millier de soldats Sontariens à lui tout seul.

Elle prit un document qu’il y avait sur la table.

J : Il s’appelle le Dalek Stratos, et ses compagnons et lui sont appelés le commando de Skaro, et, si les Dalek purs de Davros ont été créés à partir de gènes de Kaleds, d’après ce que je lis sur ces dossiers, celui-là aurait été créé à partir d’autre chose, d’une race beaucoup plus à craindre, il y a longtemps, il aurait été créé à partir d’un croisement de gènes de Kaled et de seigneur du temps, il serait issu d’une collaboration entre Davros et un seigneur du temps nommé le Maitre ! Stratos aurait les capacités, la férocité d’un Dalek, l’intelligence croisée des Dalek et d’un seigneur du temps, quant aux autres, ils seraient des brouillons, en quelque sorte, mais ils surpassent pourtant n’importe quel Dalek dans tous les compartiments. Selon les résultats d’expériences que j’ai là, leurs armures résistent à tout, la seule faiblesse apparente, pour les Dalek d’argent, serait l’électricité, qui les désactive quelques minutes seulement. Stratos aurait résisté sans dommage à un tir de canon sontarien à bout portant !

Puis, elle se leva, et j’en profitai pour poser ma question.

R : Moi, ce qui m’interroge aussi, c’est qu’est ce que ces Dalek sont venus faire ici, ça m’étonnerait que ce soit juste pour peindre les gens en jaune, ou leur faire creuser des trous.

Et, comme le docteur parla d’aller voir le docteur Bloodrif pour avoir le traitement du mal jaune, je me dis qu’il aurait peut-être les réponses à ces questions-là, Zezanne me tendit mon tournevis que je récupérai en lui souriant. Puis nous prîmes la direction de la sortie et du laboratoire de Bloodrif.

Les Dalek les prenaient pour des idiots, alors qu’est ce qu’ils auraient pensé des judoons ! Mais, à voir le visage de mon docteur, ce n’était pas le moment de plaisanter. Lui qui avait toujours, à ma connaissance, eu de grandes difficultés avec les Dalek, il semblait extrêmement inquiet, bien plus par rapport à ce seul Dalek. Et, s’il était vrai que celui-ci disposait de facultés de seigneurs du temps en plus de ses capacités de Dalek, je comprenais qu’il soit plus à craindre qu’une armée de ceux-ci.

Je frissonnai, rien que de penser au niveau de dangerosité de cette créature. Mais je me repris vite, ce n’était pas le moment de paniquer, mon docteur trouverait une solution, comme il en avait toujours trouvé. Après tout, qu’il s’agisse des Dalek, ou de ce Maitre, il avait toujours eu le dessus. Et, là, il n’était pas seul en plus. Je regardai la petite dame jaune, en me disant que c’était un sacré atout pour lui, surtout qu’il était possible que ce Dalek Stratos ignore tout de son existence.

Je regardai les personnes que le docteur avait ramenées avec lui, certainement des personnes qui avaient été atteintes du mal jaune, et soignées, ce que je ne comprenais pas, c’était qu’ils ne semblaient pas avoir été altérés, eux. A moins que la conversion ne prenne du temps, que ce soit un processus lent et insidieux. Ca ne m’aurait pas étonnée des Dalek, ça. Ils étaient capables de ce genre de subtilité, et d’avoir de la patience, et, d’après ce que j’avais compris, cet individu, ce Maitre, semblait, lui aussi capable de beaucoup de vice. Aussi, un Dalek avec de son ADN pouvait tout à fait utiliser de telles méthodes.

Je me dis qu’il faudrait que je me méfie de ces gens, ils étaient potentiellement de véritables bombes à retardement. Mais, là n’était pas la question. Zezanne cherchait une solution pour soulager Jenny, je lui aurais bien donné de mon énergie, mais avec les Dalek à proximité, certainement équipés de détecteurs de Tardis, utiliser de l’énergie temporelle, ça risquait de leur indiquer notre position. Il allait falloir trouver une solution rapidement, même si, pour le moment, elle ne semblait pas souffrir, j’ignorais quelles répercussions cette maladie pourrait avoir sur son organisme de dame du temps. Et ça m’aurait embêtée de la voir devoir brûler une régénération à cause de ça ! Ca aurait été une petite victoire pour les Dalek, et je ne voulais pas leur donner la moindre !

J’emboitai le pas de mon mari, qui s’était mis à suivre le bonhomme.

R : D’après vous, ce virus jaune, c’est naturel et les Dalek s’en sont servis, ou c’est leur invention ?

Comment aurais-je pu oublier ces horribles moments où Cassandra avait volé mon corps. Merci docteur de me remémorer ces douloureux souvenirs ! Surtout que c’était inutile, vu qu’apparemment, l’hôpital des sœurs chats n’existait plus, en revanche, cette aventure me donnait une idée, pour plus tard. Mais, avant tout, il fallait trouver l’antidote au mal jaune.
Je tournai la tête, et vis que Jenny s’affaiblissait, même si elle était très courageuse, la demoiselle était quand même affaiblie par ce mal, et je me disais que c’était quand même un sacré virus pour affecter ainsi les seigneurs du temps, et je m’interrogeais aussi sur la contagiosité du truc, serait-t-il possible qu’elle finisse par nous contaminer tous, malencontreusement, je me dis qu’il serait sans doute judicieux de mettre mon docteur à l’abri. S’il lui arrivait quelque chose, Jenn et moi, ne nous le pardonnerions jamais.

R : Jenn, si le docteur est d’accord, je pense que le plus sage serait de te ramener au Tardis, te placer dans un caisson de régénération, le temps d’aller chercher l’antidote. Je vois bien que tu luttes, et que tu n’en peux plus. Je peux t’accompagner, le temps que Zezanne et le docteur progressent dans le complexe, à conditions que vous me promettiez de ne pas prendre de risque inutile, et de faire mumuse avec ce Dalek qui me parait très dangereux, même pour toi. Et, nous pourrons rester en contact, grâce à nos tournevis.

Je regardai mon époux d’un air à la fois amusé et sérieux, guettant son avis. Puis, je fixai Jenny, qui me semblait un peu réticente, mais, dans son regard, je sentais bien qu’elle était partagée entre aller se reposer, et aller se venger de ceux qui l’avaient mise en stase sans son consentement. Et, subitement, elle se mis à vaciller, victime d’un vertige. Je me dis que, là, c’était évident qu’elle avait besoin de repos, et je me dirigeai vers elle, et la soutins.

Je me dit que, finalement, mes pouvoirs pourraient bien aider le docteur, surtout s’il fallait influencer ce docteur. Aussi, je tendis mon tournevis à Zezanne et me précipitai à la suite de mon époux.

R : Zez je te confie Jenny, prend bien soin d’elle, et je te laisse mon tournevis afin qu’on reste en contact, et que tu puisses gérer les cuves de stase.

Elle prend mon outil, et passe le bras de Jenny autour de ses épaules, et, c’est à ce moment là que je remarque, en levant les yeux vers lui, que la peau de mon docteur a pris une teinte jaunâtre, elle aussi. Et, je commence à m’inquiéter un peu. Cette merde nous aurait t’elle tous contaminés ? Je me dis qu’il va vraiment falloir se bouger
L’un des hommes me mis ses mains pour me faire la courte échelle, je sautai dedans et m’élançai vers la trappe et je m’élançai vers le bras de mon époux, que j’attrapai avec aisance, avant de me projeter à travers l’orifice. Finalement, mes années de pratique de la gymnastique n’étaient pas totalement perdues. Et je me réceptionnai dans une sorte de conduit, avec maladresse, qui me fit faire un roulé boulé assez ridicule à l’atterrissage. Bravo Rose, finalement, si j’étais complètement rouillée, et je n’aurais pas dû faire ma maligne. Je n’osais pas me retourner, imaginant mon époux qui devait être mort de rire, mais j’avais la chance que Jenny ne soit pas là.

Je commençai à m’avancer dans le couloir, en direction du laboratoire médical du docteur bloodrif. Et j’espérais quand même ne pas croiser de Dalek sur notre route.

R : Ne t’inquiète pas, mon chou, nous allons vite trouver le traitement pour cet horrible maladie, et, une fois que celui-ci sera en notre possession, je me demande si on pourra utiliser le contrôle météo du Tardis pour faire tomber une pluie gorgée de ce traitement et purger la planète de cette horreur jaune. Qu’en penses tu ?