Une armée inattendue

S : Rose, parles-tu le gallifreyen ?

R : Très peu, j’ai essayé d’apprendre, mais j’ai du mal.

S : Tant mieux, je pense que notre ennemi contrôle ses victimes en leur parlant avec des mots antiques de notre langue, j’ai supprimé de mon esprit ma connaissance de cette langue, pour me protéger, mais je voulais m’assurer que tu ne craignes rien, même si, n’étant pas une dame du temps, je ne pense pas qu’on puisse te contrôler ainsi.

Puis, je regardai ceux qui nous faisaient face. Croyaient t’ils que j’allais fuir ? Serais-je digne du docteur, si je laissais tomber ?

R : Jamais de cruauté, jamais de lâcheté. Ne jamais abandonner, ne jamais se rendre.

Je m’avançai, avec un sourire déterminé.

R : Est-ce que je devrais avoir peur ? Peur d’un petit clown tellement courageux qu’il se planque bien au fond de son terrier, parce que ses pouvoirs sont tellement limités, qu’il ne peut m’affronter directement. Quelqu’un qui a besoin d’utiliser le pouvoir des autres, parce qu’il est incapable d’être fort par lui-même.

J’ai du l’énerver, parce que dans un grand hurlement, les dragons s’envolent, et se mettent à tourner autour de nous. Exactement ce que j’attendais. Je saisis mon tournevis sonique, et le dirigeai vers le Tardis de Mary.
** Petit Tardis, je suis ennuyée de te demander ça, je ne te connais pas assez, et je ne connais même pas encore ton nom, mais, si tu veux bien me prêter ton pouvoir, ensemble, nous ferons en sorte de sauver Mary ! Allez, petit frère, faisons équipe**

R : Je suis désolée, petits dragons, ça va vous faire mal, mais, je n’ai pas le choix !

Aussitôt, comme pour me montrer son accord, le Tardis s’envola, et vint se placer au milieu du vol des dragons. Et, subitement, il augmenta violemment la pression atmosphérique, ce qui projeta les dragons avec violence au sol faisant perdre connaissance à certains, que la cabine s’empressa de mettre en stase dans des cellules qu’il avait créées à cet effet.
Et je me tournai vers les seigneurs du temps qui se tenaient en face de nous.

R : Et oui, et maintenant, petit marionnettiste insignifiant, tu vas devoir affronter la plus terrible entité dans cet univers, la famille Tyler ! Désolée, John et Serenity, vous allez être inclus dans cette famille de super-héros.

Je regardai ma famille, et je remarquai que Tony dévorait Jenny des yeux, décidément, maman qui craque sur Ymir, moi sur le Docteur, et si mon petit frère flashait sur Jenny, nous étions bien…

Ah, enfin, la créature qui était derrière tout ça montrait enfin sa sale face, ce n’était pas trop tôt. Je me demandai ce qu’était cette race que je ne connaissais pas, mais, ce n’était pas le moment d’en discuter, à moins que ça ne permette de gagner du temps, que ça l’occupe, et crée une distraction, afin que le docteur et les autres aient plus les mains libres pour la chasser de leurs têtes.

Le Tardis de Mary se posa à côté de moi, et je tapai ma main sur sa paroi dans une forme de check, et, j’en profitai pour apprendre son nom, dont j’aurais dû me douter, connaissant Mary !

Je lançai un regard dans la direction de la dame du temps, qui comprit ce que j’avais en tête, et se dirigea vers son amie de toujours pour la raisonner, elle planta son regard perçant dans celui de la nurse légendaire.

S : Tu as traversé l’enfer pour moi, alors, ne compte pas sur moi pour te laisser tomber.

John, de son côté, vint se planter entre le dragon, et moi.

J : Toute ma vie, j’ai été un raté, un alcoolique, je me suis fait manipuler, j’ai trahi mes proches, mes amis, j’ai échoué à chaque fois que j’ai voulu faire le bien. Alors, si, par ma vie, ou ma mort, je peux me rendre utile, je n’aurai plus aucune hésitation. Pour ce soir, j’accepte d’être John Tyler, et de faire ce qui sera peut-être la seule chose de bien dans ma vie.

R : Inutile de te sacrifier, John, j’ai appelé du renfort, et celui-ci vient de répondre présent ! Cette créature veut s’en prendre aux seigneurs du temps, alors, ceux-ci vont devoir riposter. Désolée, ça risque d’être douloureux pour tout le monde !

A ce moment-là, un Tardis doré se posa derrière moi, et deux seigneurs du temps en sortirent, et s’avancèrent vers nous d’un pas déterminé. Le premier était le seigneur du temps masqué que j’avais souvent vu dans mes visions.

?? : Alors, comme ça, on voudrait détruire mon peuple ? Alors, qui est tu, et pourquoi veux-tu notre perte ?

Le second, lui, son arrivée allait certainement inspirer la crainte à tous ceux qui se trouvaient présents, en tout cas, ce qui le connaissaient. Je supposai que son apparence ne dirait rien à Jenny ou Zezanne, mais les autres el reconnaitraient.
D’ailleurs, si cette créature utilisait le langage de Gallifrey pour contrôler ses victimes, ça voulait dire que Zez était une dame du temps ! Décidément !
Et le seigneur du temps s’avança, en levant son gant dans la direction de l’être sur son dragon.

Rassilon : Je ne pouvais pas rester dans les enfers, alors que les derniers restants de mon peuple, de ma création sont en danger, même si ces derniers restes sont ceux qui ont causé ma perte !

Je me demandais combien de temps la vision collective durerait avant d’être mise à mal, et c’était pour ça que j’avais demandé à Serenity d’occuper Mary, qui était la plus à même de la démonter. Et, ça me permettrait aussi de voir le degré de dangerosité de la créature, avec cette escarmouche.

J’avais eu ce que je voulais, mon adversaire m’avait montré qu’elle maitrisait l’art illusoire, à un bon niveau, et que je ne l’aurais pas avec une petite illusion, il allait donc falloir que je mette plus d’énergie dans ce que je faisais. Heureusement que j’avais encore plein de cordes à mon arc, et, surtout deux armes secrètes auxquelles elle ne pensait pas, et qui s’activeraient quand elles le décideraient.
Ses illusions étaient au niveau de celles dont Mary m’avait faite démonstration, mais bien inférieures à ce que j’avais affronté sur la planète des Seth, et si je n’avais pas eu cet entrainement avec le docteur, Mary, puis avec Sexy, je n’aurais certainement pas eu la possibilité de m’en sortir, mais, désormais, c’était un jeu d’enfant. Je rematérialisai le Tardis doré, et montai dedans, puis, j’effaçai son illusion, en utilisant ce Tardis pour m’en extraire.

Et, je me repointai en face d’elle.

R : Je crois que pour nous affronter sur des illusions, c’est un peu raté, on est trop fortes à ce jeu là. Dommage.

Je re

R : Je suis peut-être une négligeable petite humaine, mais, ce n’est pas avec ça que tu m’auras. Et puis, moi, je ne suis pas une ingrate, je n’oublie pas, John, que tu es venu, au péril de ta vie, alors que rien ne t’y obligeait, dans le repère d’Adam, pour me sauver. Et, à mes yeux, tu n’es pas un raté. Je t’en dois une, alors, les paroles, et les mensonges de cette entité qui ne te connait pas, et me connait encore moins, je pense que tu peux les négliger. Surtout qu’il ne lui reste plus très longtemps à vivre, j’en ai bien peur.

Pendant ce temps, l’opération Tyler allait commencer. Pete, en premier lieu utilisa une machine qui avait été créée à l’époque par cybus industries, pour gérer les champs cyber, et qu’il avait bien améliorée depuis. Cette machine était destinée à brouiller les champs télépathiques, et, il tenta de s’en servir pour couper les liaisons et libérer les victimes de la technologie de l’épée.
Et Jackie se précipita, telle une furie, sur le docteur, et elle commença à le soigner, à la façon Tyler ! En hurlant, entre deux baffes.

J : Réveille toi ! Tu m’as promis que ma fille serait en sécurité avec toi, et, là, ce que je vois, elle est toute seule contre une armée ! Bouge toiiiiiiiii !

Je regardai cette créature se transformer en dragon, au moins, elle avait relâché son étreinte. Et je me précipitai voir comment allait ma mère. Elle était un peu sonnée, mais ça irait. J’aidai Pete à la transporter dans la maison, où nous l’allongeâmes sur le sofa, tandis que Tony, John et Sérénity s’occupaient de mettre les trois autres dans le Tardis de Mary.
Je vins les rejoindre, sitôt assurée que ma mère était en sécurité, et je me tournai vers la console, pour savoir où était parti le dragon.

R : Alors, mon petit Supercalifragilisticexpialidocious, tu as été super, un brillant Tardis, je n’en n’attendais pas moins de l’ami de Mary ! Un grand merci à toi, petit frère !

Quand les autres me regardèrent, je leur répondis avec un grand naturel.

R : Ben quoi, c’est son nom, vous vous attendiez à quoi du compagnon de Mary ?

Je sentais le Tardis qui se marrait, dans mon dos, et j’en riais avec lui, même si le moment n’était pas forcément à la rigolade, j’en avais besoin, d’un instant de décompression après ce moment difficile, tandis que le Tardis s’occupait de mettre les dragons restant en sécurité dans des salles spécifiques qu’il créait.

Puis, je ramassai l’épée que Merlin tentait de conserver tant bien que mal, mais, une arme aussi terrible, il fallait la mettre en sécurité. Aussi, je lui pris, profitant qu’il était dans les vapes, et je la donnai au Tardis qui la mis quelque part en sécurité. Je ne savais pas où, et c’était mieux ainsi.
Et maintenant, il me fallait, UNE FOIS DE PLUS, partir à la rescousse de Jenny, décidément, il faudrait que j’envisage de lui faire payer les sauvetages, je deviendrais riche. Mais, j’imaginais déjà la réponse, « envoie la facture à papa, ou a maman »

Je me dirigeai vers John, et le remerciai pour son acte de bravoure, ou d’inconscience, selon l’angle de vue, mais, je préférai souligner son courage, dans cette situation, pour lui donner confiance en lui, et l’aider à gravir les marches de sa nouvelle vie, de sa rédemption.
Puis, je traversai le jardin, en mettant un énorme coup de poing dans un arbre, qui, ne bougea pas, en revanche, les os de mes doigts, eux, si. Je me sentais nulle, j’avais fait les choses de travers, et ça m’énervait. Trop prudente, trop timorée, je m’en voulais de ne pas avoir cherché à la mettre hors-jeu dès la première attaque, plutôt que de la tester pour voir ce qu’elle était capable de faire. Puis, je m’assis au pied de l’arbre, toujours énervée, et, encore plus avec ma main douloureuse.
Je pensais que mon docteur souhaiterait être seul, pour le moment, il avait traversé une épreuve difficile, là. Et, de toute façon, je ne me sentais pas en mesure de lui parler.
Soudain, je sentis une présence en face de moi, je levai la tête, pour me retrouver en face de mon petit frère, plus si petit que ça, d’ailleurs, surtout debout comme ça, il me paraissait géant.

T : Tu est épatante, grande sœur, j’ai été impressionné en te voyant faire tout ça.

Je lui souris, un peu à contre-cœur.

R : Merci, mais, je ne mérite pas de félicitations, pas du tout. C’est moi qui ai proposé au docteur et Jenny de partir faire une virée ensemble pour se retrouver, tu parles d’une bonne idée, et là, c’est moi qui n’ai pas mis toutes mes forces dans ma première tentative, en me disant que ça me permettrait d’en savoir plus sur cette créature, et, au final, elle a pu s’enfuir et enlever Jenny. S’il lui arrive quelque chose, jamais je ne me le pardonnerai. Faible et nulle, comme toujours.

Mon frère s’assit à côté de moi, et me pris dans ses bras.

T : On est des Tyler, les plus forts de l’Univers, on trouvera une solution !

Je le serrai dans mes bras, je sentais qu’il voulait nous accompagner à la poursuite de cette créature, mais, je n’osais pas imaginer ce qu’il se passerait pour mon époux, si il emmenait aussi le fils de Jackie.

J’écoutai mon frère, et nous restâmes quelques minutes silencieusement dans les bras l’un de l’autre. C’était l’une des premières fois que j’avais l’occasion de profiter d’un moment avec lui.

R : Tony… Toi aussi, je te dois des excuses, je n’ai jamais été très présente, comme grande sœur, j’étais tellement égoïste, tellement focalisée sur mes regrets, sur ce que j’avais perdu, et mes rêves et espoirs de le retrouver, que je vous ai négligés, vous tous, ma famille. Et, malgré ça, malgré que je sois presque une inconnue pour toi, tu es sorti, prêt à tout risquer pour m’aider.

T : De quoi tu parles ? Tu es ma sœur, celle qui a sauvé le futur, celle qui est un modèle pour moi. Et tu l’as toujours été, j’ai toujours rêvé d’être comme toi, et, quand j’ai vu ce qu’il s’est passé ce soir, avec ces créatures, et toi, qui n’a pas hésité à te dresser contre elles… Je pensais que maman exagérait… Mais, ce n’était pas le cas… Je suis le frère de la fille la plus géniale de tous les univers, de tous les temps, alors, ne t’excuse pas. Reprends-toi, et allons chasser ce dragon, tous les deux, s’il le faut, mais nous le trouverons, et nous sauverons cette jolie demoiselle !

Je ne m’étais pas trompée, Tony craquait bien sur Jenny. Maman allait apprécier !

R : N’empêche, entre moi qui soigne le docteur d’un empoisonnement en lui mettant des coups de pieds dans le ventre, et maman qui essaie de briser l’envoutement en lui mettant des gnons, question premiers secours, je crois qu’on a des progrès à faire, tous les deux.

Nous éclatâmes de rire, en nous relevant. Et nous nous dirigeâmes vers le Tardis de Mary.

R : Je suppose que le docteur a besoin d’être seul, de se reprendre un peu, il nous rejoindra dès qu’il le sentira.

Il devait se sentir blessé d’avoir été piégé et contrôlé ainsi, je n’avais pas oublié mon expérience avec le ténébro.

R : Et nous allons voir si ce cher Supercalifragilisticexpialidocious a pu suivre la trace de ce monstre. Je lui ai demandé de tracer ses déplacements spatio-temporels, sitôt qu’elle soit partie. Et, j’ai encore un plein arsenal d’idées pour la retrouver. Décidément, je deviens de plus en plus rusée avec le temps, mon docteur me déteindrait t’il dessus ?

T : Et tu parles de plus en plus aussi !

J’entrai dans le Tardis, où Serenity et Granma administraient des soins à Mary et Zezanne. La plus âgée des dames du temps me regarda avec sévérité.

G : Tu peux me dire pourquoi tu as fait cette petite imitation des fondateurs ? Surtout qu’Omega, je vois que tu ne l’as jamais connu, il n’était pas ressemblant, dans sa façon de se mouvoir surtout.

R : Mon but était d’évaluer les forces de mon adversaire, pour voir ce que je pouvais faire. C’était une erreur, mais j’avais peur de lancer une violente attaque qui ne l’aurait pas affectée, et m’aurait laissée sans force.

G : J’étais là pour reprendre le flambeau, dans ce cas, et tu le savais, que tu avais encore deux personnes bien plus expérimentées avec toi. Entre le Tardis du docteur, et moi. Mais, je suis quand même impressionnée, je n’aurais pas pensée qu’une humaine soit capable de tenir tête à un Gallien, surtout après toutes les mutations que celle-ci a subies, et le soutien de ces dragons.

Je m’en moquais, je regrettais surtout de ne pas l’avoir tuée quand elle s’était présentée en face de moi. Mon trop grand cœur, ce désir de lui laisser une chance, ça s’était retourné contre moi. Je laissai tout le monde récupérer, et je m’attelai sur la console du Tardis, pour constater que cette horreur avait traversé une faille, et était retourné dans notre monde, tant mieux, me dis-je, là-bas, nous serons moins limités.

R : Juste une question, Zezanne, elle a été affectée par ce pouvoir étrange, comme les seigneurs du temps, pourquoi ? Est t’elle l’une des votres ?

G : Oui, c’est une dame du temps, mais, je suis certaine qu’elle ne vient pas de mon époque, je la connaitrais, de mon temps, nous nous connaissions tous, nous n’étions pas très nombreux. En plus, Zezanne, ce n’est pas un nom gallifreyen. C’est un mystère caché derrière une énigme, cette jeune femme.

Je quittai le Tardis, toujours suivie par Tony, et me dirigeai vers la boite bleue que j’aimais tellement, en quête de mon époux.

J’entrai dans le Tardis, et laissai mon curieux de frère farfouiller. Ne pas chercher à contrarier un ado, surtout que je lui devais bien une petite visite de Tardis au frangin. Et, je voyais bien que mon docteur n’était pas bien. Je ne comprenais pas.

R : Ne t’inquiète pas, maman va bien, elle se remet, et devrait vite reprendre conscience. Elle a fait ce qu’elle a pu pour te sauver, elle aussi. Et c’est bien ma mère, les mêmes méthodes.

J’essayai de plaisanter, pour masquer ce que j’avais à l’intérieur, retrouver cette ordure qui nous avait fait ça, qui avait tenté de tuer ma mère, qui avant enlevé mon amie. Et, là, cette fois ci, je savais que mon cœur n’aurait pas la force de pardonner. La prochaine fois, je la tuerai, et sans aucune hésitation.
Je me disais aussi qu’il me faudrait peut-être aller chercher Epsilon, et faire équipe avec lui. Au moins, lui, il serait sur la même longueur d’ondes, et n’hésiterait pas à la détruire.

J’écoutais à peine la discussion du docteur, et du Tardis, je ne comprenais pas trop de quoi il parlait, et, quand il parla de Camelot, et qu’il reçu un testament, je compris ce qu’il s’était passé, et, ma colère contre cette créature s’amplifia encore.

R : Docteur, si tu veux être seul pour dire adieu à ton ami, je comprends, je peux prendre Wolfy quelques temps, histoire que tu puisses faire ton deuil. Je ne sais pas comment ça fonctionne dans ta culture, et ce dont tu as besoin, toi. Dis moi ce que tu préfères, quel que soit ton choix, je l’accepterai.

Au fond, j’espérais presque qu’il me demande de le laisser, ainsi, je n’aurais eu personne pour se mettre entre cette gallienne et moi, et pouvoir lui montrer pourquoi on me comparait parfois à un Dalek.

Quand je vis la détresse de Mary, je me souvins de notre première rencontre, au moyen âge, Il nous avait bien aidés, alors que je me méfiais de lui. Je n’avais jamais retiré de ma tête cette méfiance. Mais, maintenant, il était trop tard, et, tout ça à cause de cette créature, ce truc qui s’en prenait aux seigneurs du temps, je ne savais pas pourquoi, mais elle allait me le payer, elle avait osé s’en prendre à ma mère, et ça, c’était impardonnable. Elle avait blessé mes amis, ceux que j’aimais, comme ça, sans raison, et je comptais bien lui faire payer.

Tony nous dit au revoir, et fit mine de se diriger vers la sortie du Tardis, et je m’assis dans le fauteuil, je commençai à avoir mal à la tête. Toutes ces émotions me pesaient sur le ciboulot, cette culpabilité. Sans parler de ma main qui était devenue toute violacée, certainement que je devais avoir plusieurs doigts de cassés. Aussi, je descendis faire un petit tour dans le caisson de régénération, où j’allais m’installer, lorsque quelqu’un vint me rejoindre, Zezanne était de retour, et m’amenait de quoi manger.

Z : Je pensais qu’on aurait pu se manger un petit bout entre filles. Et, merci pour tout à l’heure, tu nous a tirées d’un sacré merdier.

R : Tu parles, j’ai été nulle. J’ai tout raté, et, à cause de ça, Merlin est mort, et Jenny a disparu. Tu n’imagines pas à quel point je suis en colère, et ce que je m’en veux.

Z : Ce n'est pas ta faute, mais tu comptes faire quoi, maintenant ?

R : Tenir une promesse, et rétablir le temps, avec ce fragment que j’ai trouvé dans la grotte, ensuite, partir à la recherche de Jenny, à la chasse à la galienne

Z: Je viendrais volontiers avec toi, mais je crains qu'elle soit trop forte pour moi, et d'être un handicap.

Je la regardai sans trop savoir quoi répondre, et, finalement, je m'allongeai dans la machine, et mis un cycle pour réparer un peu tout ce qui avait ramassé.

J’ignore combien de temps je restai dans ce fichu caisson, mais, quand il finit par s’ouvrir, je me sentais mieux.
Zez était restée à côté du caisson tout ce temps. Je la regardai, alors qu’elle me tendait à manger. Décidément, tout le monde me prenait pour un ogre, ou quoi ? Mais, elle avait raison, j’avais faim, aussi je pris un morceau du gâteau qu’elle me tendait, et qui, d’ailleurs, était excellent. Puis, nous sortîmes de la pièce, pour arriver dans le poste de pilotage, qui était déserté.
Je ne savais pas quoi faire, personne n’était présent. Je supposai que tout le monde pansait ses plaies, aussi, je retournai voir maman dans la maison. La pauvre avait une sale mine. Et ça me désolait, je m’approchai, et la pris dans mes bras, en lui laissant glisser un peu de mon énergie temporelle, et j’inversai ses blessures, il ne fallut pas très longtemps pour qu’elle reprenne des couleurs, et que toutes les traces de l’agression ne disparaissent. Après tout ce qu’elle avait vu, en plus d’avoir, autrefois, assisté au grand méchant loup, ça ne la surpris même pas.

J : Tu vas faire quoi, maintenant, je suppose que tu vas repartir.

R : Je ne sais pas, je pourrais rester un peu avec toi, si tu veux, qu’on passe un peu de temps ensemble. Et, ensuite, je partirai traquer celle qui a osé te faire du mal, et je la massacrerai.

J : Ne te laisse pas changer par ces circonstances, j’ai l’impression que ces mots ne sont pas de toi, la vengeance, la guerre, tout ça. Autrefois, tu te serais précipitée au secours de ton amie, et là, tout ce qui compte c’est de tuer cet être, certes maléfique, mais tu parles de lui ôter la vie. Ne deviens pas un monstre froid, comme un Dalek. Ne laisse pas ton mari te transformer en arme.

R : tu te trompes, s’il savait ce que je veux faire, il serait le premier à s’y opposer.

J : Si tu le dis. Mais, je veux que tu ailles sauver Jenny, qui me parait être une fille très bien, ensuite, quand elle sera en sécurité, on pourra se prendre du temps toutes les deux. Alors, file !

Elle me lança un coussin, et je partis en souriant. Jackie, elle ne changerait pas, malgré les années qui défilaient.

Je sortis, et j’allai rejoindre Zezanne qui attendait dans le jardin. Aucune trace du docteur, je me demandais bien où il était, certainement parti courir quelque part, aussi, je lui envoyai un message sur son sonique pour prendre des nouvelles, et lui demander ce qu’il faisait.

Je pris un air résigné.

R : Décidément, j’ai épousé un courant d’air.

Zezanne eclata de rire.

Z : Mais tu l’aimes quand même.

R : Je ne l’aime pas « quand même », je l’aime pour ça aussi.

Et nous reprîmes notre fou rire, que je perdis quelques secondes plus tard, en pensant que Jenny n’était pas là pour le partager. Et la sourde colère que j’avais au fond de moi revint au galop. Zez le comprit, et me posa la main sur l’épaule.

Z : Ne t’en fais pas, on va la retrouver, notre amie.

Je regardai son petit visage souriant, bien qu’inquiet, et je la remerciai. Je me demandais bien où était passé le docteur. Et, en attendant, nous prîmes la direction de la ville pour constater les dégâts.

Nous nous mîmes à marcher dans la rue, lorsqu’on nous appela. Je me retournai, et c’était John.

J : Ce que tu m’as dit, tout à l’heure, ça m’a vraiment touché. Tu es la première dans ma vie, qui me dit que je ne suis pas un raté. Et, je veux te remercier pour ça. J’essaie d’être à la hauteur, même si je n’ai pas l’habitude. Et, quand je t’ai vue face à ce dragon, j’ai eu envie de te protéger. Parce que, même si j’ai raté ma vie, au fond, j’aurais pu réussir ma sortie.

R : Mais, ta vie est loin d’être finie, tu as le temps de te reprendre, de te refaire une estime de toi, alors arrête de te torturer, de vouloir chercher la solution de facilité en cherchant une sortie, et, utilise le temps qu’il te reste pour être un chouette gars.

Et nous reprîmes la direction de la ville, tous les trois.

Je regardai le docteur tout mouillé, et ça me tira un petit sourire. Je pensai qu’il devait être complètement déstabilisé par ce qu’il venait de vivre, et, c’était compréhensible. J’avais souffert du ténébro, et lui l’avait pulvérisé en un instant, alors, cette créature, ça devait être infiniment plus dur à gérer.

R : Comme nous ne savions pas où te chercher, et que Mary semblait avoir besoin de solitude, pour faire son deuil, alors nous faisions pareil, nous regardions l’impact de cette affaire sur la ville.

C’est alors que mes pensées allèrent vers les paroles de ma mère, avais je tant changé ? Etais je en train de devenir un monstre, l’héritière de Rassilon ? J’avais peur de ça. Et, j’écoutais à peine ce qu’il se disait autour de moi.

J : Docteur, je sais que vous n’avez aucune raison de me faire confiance, mais, si vous avez besoin de moi, et que je puisse vous aider en quoi que ce soit pour retrouver votre fille, n’hésitez pas !

Zezanne, semblait perdue dans ses pensées, lorsque, soudain, elle s’écria.

Z : OH MERDE ! J’ai failli oublier ! Rose, est ce que tu veux bien me prêter Wolfy, je n’en n’ai pas pour longtemps ?

Je lui répondis d’une voix un peu distraite et détachée.

R : Vas y, fais, je te fais confiance !

Et la jeune femme appela le Tardis au travers de la faille grâce à son stylo sonique, et guidé par mon énergie temporelle, la boite se posa dans la rue.

Z : Je rejoins mon grand-père, je dois voir quelque chose avec lui. Je reviens au plus tôt, et, grâce aux voyages temporels, ça pourrait être dans cinq minutes, si je suis précise ! Et, quand je reviens, il faudra que quelqu’un m’explique comment un pouvoir qui affecte les seigneurs du temps a pu m’affecter aussi !

John regarda le docteur avec stupéfaction, il n’avait pas fait le rapprochement.