Le projet Archange partie 3 : l'Archange

--- Rowenalara ---
 
J’écoute les paroles du docteur, et, je me sens beaucoup touchée. En effet, il a raison, et, je m’en suis vraiment aperçue lors de mes dernières interactions avec les personnes de mon passé. Avec mon jeune moi, avec celle que j’ai été. Et, en effet, leur présence m’a apaisée, m’a permis, quelque part, de me retrouver, et, c’est ainsi que je me sens moins en colère qu’à notre rencontre sur Zordias.
 
Je sens toujours la chaleur de ses mains contre les miennes, et mon cœur qui se remet à battre, comme autrefois. Et, je souris, comme je n’avais pas souri depuis des siècles, depuis notre séparation. Retrouver ma meilleure amie, mon époux, en plus de réussir le projet de toute une vie, toute la vie de Rowenalara. Et, il finit par me tendre les bras, au cœur desquels, je me précipite, les larmes aux yeux. Mon docteur, à moi, et rien qu’à moi !
 
R : Merci, mon docteur, que j’aime tellement !
 
Je le serre très fort dans mes bras.
 
--- Rose ---
 
Je sens la main de Vérity qui saisit la mienne, et, je sens une énergie rassurante qui me traverse. Je me retrouve, soudain toute revigorée, intérieurement. En effet, cette dame du temps à une aura bien particulière. Et, je me sens fière de ce que je vais accomplir, par avance.
 
Je la vois ouvrir lentement les yeux, et son regard traverse le mien. C’est étrange, j’ai l’impression de l’avoir toujours connue, est ce en raison de nos liens via cet anneau ?
 
Et dire qu’après cette aventure, il me faudra un millénaire avant de la revoir. C’est quand même assez déstabilisant. Mais, avec tout ce que j’ai vécu, je suis un peu vaccinée avec ce genre de choses.
 
V : Merci, Rose, pour ce que tu vas accomplir, pour avoir sauvé mes fils, Sérénity…
 
R : Gardez vos forces, madame.
 
V : Ca va, je récupère petit à petit.
 
Je la regarde avec beaucoup de compassion. Et, c’est alors que mon docteur entre dans la pièce, un peu poussé par quelqu’un que je n’ai pas le temps de reconnaitre. Et, je remarque que mon docteur a une joue un peu rougie. Je le regarde avec un petit regard taquin.
 
R : Ne me dis pas que maman est là !  Mais, qu’est ce que tu as encore fait ? C’est Jenny qui t’a encore secoué ?
 
Comment Jackie serait-elle venue ? Mais, la pensée me fait sourire.
 
Puis, il s’assoit à côté de sa mère. Qui nous joint les mains. Je lui souris, tout en serrant la main de mon docteur.
 
R : Ne vous inquiétez pas. Votre fils est mon monde, mon univers. Personne ne pourra changer ça. Ni les seigneurs du temps de Gallifrey, ni les dalek de Skaro, ni les psychopathes d’autres races, personne ne pourra briser notre lien. Et, même si nous sommes éloignés un jour, nous nous retrouverons toujours.
 
Je dis ça, en me demandant ce qu’il se passe dehors, si mon futur et son futur arrivent à se retrouver. Et, je me sens un peu troublée. Mais, j’ai confiance en moi, pour réussir. Puis, je regarde mon docteur, avec un sourire tendre.
 
R : Et toi, chéri, comment te sens tu ? Après toutes ces émotions. Ca n’a pas dû être des plus simple pour toi non plus.
 
Vérity semble, elle aussi, rassurée. Et, je vois son visage changer, arborer un petit sourire. Mais, je me sens plus heureuse, de la voir reprendre un peu des couleurs, me réchauffe le cœur. Puis, je décide de la laisser se reposer un peu.
 
Je me lève, j’embrasse mon docteur et je quitte la pièce, souhaitant la laisser se reposer, et, peut-être que mon docteur souhaite passer du temps avec sa mère, en tête à tête. Et, je regarde les lieux alentour. Et, je souris en observant cette maison. La planète, la maison, un jour, tout ça sera mon domicile, et, je trouve ça chouette. Cependant, je me dis aussi que je ne suis pas encore à ma place, ici.
J’ai envie de discuter avec mon moi futur, mais elle est en pleine discussion avec son docteur à elle. Je ne sais pas où se trouve Jenny non plus. Aussi, je retourne dans le salon, où se trouvent Zez, Cléopâtre, et les enfants.
 
Je me reprends un café, et m’installe dans le canapé. Un peu chamboulée par tout ça, moi.
 
Mon frère vient me rejoindre, et, une fois n’est pas coutume, semble ne pas avoir envie de me taquiner. Et, tout en dévorant une autre banane, il s’assoit à côté de moi.
 
T : Ca va, la frangine ?
 
R : Ca va. Juste qu’entre les paroles de Davros tout à l’heure. L’émotion d’avoir rencontrée Vérity, la rencontre avec mon futur, et tout ça, ça m’a drôlement mis la tête à l’envers.
 
T : On le serait à moins. Mais, bon, je sais que ma sœur est une battante, et, qu’après une bonne nuit de repos, elle sera à nouveau en pleine forme, prête à supporter mes blagounettes.
 
Je le regarde, et je croise le regard de Zez, qui se mord la langue


---Bad Wolf ---


J’observe ce qu’il se passe là en bas. Puis, je me tourne vers le Tardis, avec un petit regard complice.
 

BW : Et, bien, toi ! Tu as eu besoin d’intervenir, toi aussi. Et avec le visage de Rose, en plus.
 

T : Et oui, Rose a raison sur un point, il y aura toujours trois femmes qui l’aimeront plus que tout. Il fallait bien que la troisième intervienne, elle aussi.

 
BW : Tu as bien raison. Et les choses se passent au mieux, en tout cas, exactement comme je l'espérais.

Nous nous regardons assez satisfaites.

Elle se précipite dans mes bras, un moment que je n’aurais même plus osé espérer. Et, je sens mes cœurs qui se mettent à battre de manière totalement désynchronisée. Je ne sais pas comment réagir. Aussi, je ne dis rien.
 
Moi qui déteste les câlins, celui là, je ne le refuserai pour rien dans l’Univers. Rose Tyler, la femme de l’existence du docteur, de tous les docteurs, même ceux qui ne l’ont pas connue, même de ceux qui l’ont oubliée, chassée de leur mémoire, telle un cauchemar, sont à elle. Chaque docteur a un jour souhaité que Rose soit là, même s’il ne savait pas son nom, son apparence, chaque docteur a espéré avoir quelqu’un pour lui donner la lumière, la foi, le courage de continuer.
 
Je laisse mes bras entourer ses épaules, et lui fais un baiser sur le sommet de la tête. Puis, nous restons ainsi, en perdant jusqu’à la notion du temps. Un comble pour quelqu’un de ma race.
 
Pendant ce temps, Jenny s’interroge sur Asuka. Une jeune humaine capable de tenir tête à des seigneurs du temps de haut rang.
 
Elle retourne voir Zezanne.
 
J : Il faut quelques centaines d’heures pour maîtriser une discipline comme le karaté vénusien. Un être comme Borusa en avait des milliers d’années derrière lui, et, pourtant, alors qu’il est sensé être un maître dans sa discipline, dans son art martial, il n’a pas pu ne serait ce que toucher une humaine, jeune, et, en comparaison avec des seigneurs du temps d’un âge vénérable, inexpérimentée.
 
Z : En plus, sans vouloir faire injure à Asuka et aux humains, il y a quand même une différence de vitesse d’apprentissage entre eux et nous. Sans parler des limites de mémorisation.
 
Jenny voit Tony qui les écoute avec curiosité. Décidément. Elle lui sourit, en se demandant s’il est autant amoureux de celle qu’elle est devenue, qu’il ne l’était, à son époque, de celle qu’elle était.
 
J : Oui, Tony. A deux exceptions près, les immortels issus d’humains n’ont pas de mémoire, à long terme, et finissent par oublier, jusqu’à ce qu’ils sont, pour la plupart. C’est normal, la mémoire humaine n’est pas prévue pour conserver les informations durant des siècles. Certains essaient de tout noter, mais, souvent, ça les rend fous. Relire des notes sur des choses qu’ils ont vécues, et ne peuvent se rappeler.
 
T : Je vois, c’est un peu comme ce qu’il se passe si j’essaie de me souvenir de détails de quand j’étais tout petit. Alors, si on demande à quelqu’un de cinquante ans, ça doit être pire, et pour quelqu’un qui en aurait mille. Il lui serait impossible de se rappeler ne serait ce que du visage de ses parents. Pourtant, le souvenir, c’est important, ça permet de conserver en vie les personnes qu’on a perdues, leur histoire, ce qu’elles ont réalisé, aussi peu important que ça puisse paraitre pour certains, un petit geste peut tout changer, et c’est une bénédiction que de pouvoir s’en souvenir.
 
Z : C’est, je suppose, ce qui a rendu complètement folle celle qui m’a enlevé la régénération que j’avais quand tu m’as rencontrée.
 
T : Il s’est passé quoi ?
 
Z : Oh, rien de fou, au cours d’une intervention avec la proclamation, j’ai baissé ma garde, et je me suis faite bêtement avoir. Bref, pour en revenir à notre sujet…
 
Elle se dirige vers la porte, et se cale dans l’entrée.
 
Z : Toujours faire attention, quand on parle de quelqu’un que cette personne n’arrive pas au même moment, ça fait toujours désordre.
 
T : Oui, je me doute.
 
 
 
Pendant ce temps, Asuka s’est éloignée, dans les travées derrière la maison. Son entrainement lui permet de savoir se guider dans l’obscurité, en utilisant le peu de lumière qu’il peut y avoir. Surtout que cette planète est assez surprenante. En levant les yeux, elle remarque trois lunes, chacune éclairant la planète d’un halo un peu bleuté. Ce qui est tellement différent de la contrée sur laquelle elle a grandi, où les nuits étaient éclairées par une lune plutôt jaune, parfois aux teintes rougeoyantes. Et, à force de se promener, elle finit par arriver dans la bananeraie, et s’assoit au pieds d’un arbre, profitant du silence.
 
 
De mon côté. Je reste à choyer Rose, en me demandant encore et encore quand est ce que ce rêve va se terminer, quand est ce que je vais me réveiller. Un tel bonheur n’est pas possible, Rose, Maman, les deux femmes qui ont influencé ma vie, qui reviennent, en même temps. Puis, je finis par relâcher un peu mon étreinte.
Et, je replonge mon regard sans le sien, me laissant m’y perdre quelques instants.
 
12 : Que veux tu faire, maintenant ? Souhaites tu revenir dans le Tardis, que nous reprenions la route ensemble, comme autrefois ?
 
Je ne sais pas que penser, et j’espère que les choses se passeront au mieux, pour nous. Et que le destin ne cherchera plus à nous séparer.

--- Rowenalara ---
 
Je reste un moment, blottie dans ses bras, je revis une sensation que je pensais avoir oubliée, que j’avais renoncé à revivre un jour. Ce n’est plus le même plus le même visage, un docteur différent, pour une Rose différente.
 
R : Je comprends pourquoi le destin, ou une intervention tardisienne a fait revenir mon passé. D’avoir retrouvé Rose, ça m’a permis de comprendre où j’avais tort, tort de rejeter celle que j’étais, celle qui se trouve dans cette maison. Et, grâce à elle, je vous ai retrouvés, et, je me suis retrouvée aussi. Je ne dis pas que Rose est revenue, loin de là, mais, avec le temps, je pourrai chasser cette colère sourde qui me hante depuis si longtemps. Avoir enfin accompli mon grand dessein, et sauvé celle qui méritait de l’être, c’est mon accomplissement.
 
Je le garde serré contre moi. Je me sens toute étrange, comme réchauffée. Comme si la couche de glace que j’avais mise pour geler mon cœur, aveugler mes sentiments, était en train de fondre à une très grande vitesse. Et, mon docteur qui me propose de reprendre la route, comme autrefois.
 
R : Voyager à nouveau avec toi, c’est un de mes plus chers désirs. Et j’en serais tellement ravie. Cependant, en ce moment, nous avons des objectifs différents. Toi, tu as besoin de bouger, de courir, de cavaler après des fantômes, ou de les fuir, selon le point de vue. Moi, à ce jour, j’ai, comme tu l’as vu, cette planète qui a besoin de moi, ce peuple, encore jeune, qui a besoin qu’on le guide. Même si je ne leurs sers pas à grand-chose, ce que je représente est important pour eux. Et puis, je n’ai pas encore fini. J’ai une invitée qui n’a pas encore complètement récupéré. Et qui aura besoin que quelqu’un soit là pour elle, et, mon docteur n’a pas vocation à rester en place.
 
Je lui souris, en lui donnant une pichenette sur le nez, comme j’aimais le faire, autrefois. Ce que je crains surtout, c’est que si le destin nous revoit ensemble, il cherche une autre idée pour nous séparer.
 
R : En plus, tu as une invitée, en ce moment. Et, elle m’a l’air de quelqu’un de bien, ce serait cruel qu’elle se retrouve entre nous, à tenir la chandelle. Non, docteur, en ce moment, si je revenais voyager de manière permanente avec toi, même si je le désire ardemment, ça ne pourrait que rendre beaucoup de monde malheureux. Et, à ce jour, ce n’est pas ma volonté. J’ai une espérance de vie dont j’ignore la teneur, peut-être serais-je éternelle, je ne sais point, et toi, ton devenir de seigneur du temps. Alors, nous avons le temps. Cependant, je ne suis pas contre aller faire une petite balade ensemble de temps en temps.
 
Je lui souris encore plus fort. J’ai l’impression que mes zygomatiques étaient toutes rouillées, et qu’elles ont du mal à comprendre ce qu’il leur arrive et qu’elles tirent un peu.
 
R : Mais, maintenant, tu n’es plus un SDF de l’espace et du temps. Tu as un petit pied à terre qui t’attend ici, avec une épouse qui t’aime. Qui t’a attendu pendant mille trois cents ans, et qui n’est plus à quelques années près.
 
Et, peut-être qu’un jour, tous les deux, nous finirons par nous poser, cesser de courir, et profiter de nos derniers jours sur cette belle planète. La prophétie disait que le docteur reposerait finalement ici. Peut-être était-il trop tôt, simplement, et qu’un jour, quand nous auront bien vieilli, et nous serons morts de notre belle mort, nous reposerons ensemble, ici. Après une belle vie à nous aimer.
Mais avant ça, il faudrait que j’arrive à accomplir une autre promesse, celle que j’ai faite à Davros, ce jour-là, aux pieds de la montagne de Naboris, quand je lui ai juré de mettre un terme aux exactions de sa race.
 
--- Rose ---
 
Enfoncée dans le canapé, et toujours un peu choquée par tout ça, j’écoute la discussion entre les filles, au sujet d’Asuka.
Avec le temps, on oublie jusqu’à ce qu’on est, pourtant, Rowenalara a tenté d’oublier qu’elle a été moi, et, elle n’y est pas parvenue. Est-ce parce que nous ne sommes presque plus humaines ? Et Asuka ? Qui est-elle ? Juste cette jeune femme que nous avons rencontrée dans le japon médiéval ? Ou autre chose, quelque chose qui nous l’aurait mise, pour une raison ou l’autre, sur notre chemin.
 
Je me bois une autre gorgée de café. Et je regarde alentour. Apparemment, personne ne fait attention à moi. Mon docteur doit être tellement occupé de partager avec sa mère. Et, je me sens d’autant plus fière de celle que je vais devenir.
En plus, par la fenêtre, malgré l’obscurité, je remarque les silhouettes de mon futur moi, et du futur de mon époux, enlacés. Et, ça me fait chaud au cœur.
 
R : On est quand même plutôt pas mal, sur cette planète.
 
Je me sens épuisée, je finis ma boisson, et je finis par m’affaler dans le canapé et plonger dans les bras de Morphée. Au moins, de devoir m’attendre, ça lui donnera une raison de rester auprès de sa mère.
 
--- Rowenalara ---
 
Je finis par me relever, et je fais quelques pas dans l’allée. Sous ces belles lunes bleues. Puis, je sens une petite douleur dans ma main. Je regarde, c’est la bague que j’ai serrée si fort qu’elle m’a pénétré dans la peau. Je fais demi tour, et retourne dans la bâtisse.
Les filles de la team Wolfy me regardent d’un air interrogatif. Et, en souriant, je prends la bague, et la remets à mon doigt. Nul besoin de mot, elles comprennent directement de quoi il en retourne, et je vois leurs visages prendre un air rassuré.
 
R : Un jour, quand j’aurai résolu certaines choses que je dois accomplir, nous arpenterons à nouveau les galaxies ensemble, dans cette bonne vieille boite bleue. Et, je languis ce moment.

Asuka est tranquillement en train de s’assoupir contre l’arbre, bercée par une légère brise, dont la fraicheur ne la dérange pas, bien au contraire.
Les étoiles dans le ciel forment des constellations qui n’ont rien à voir avec celles qu’elle a eu tout le loisir d’étudier, dans sa jeunesse. Sa vie sur Terre qui lui semble un souvenir qui s’éloigne, une partie de sa vie qu’elle ne regrette pas outre mesure.
 
Elle dégaine son tantô, et le regarde, en repensant aux paroles de Jenny.
 
A : Et pourtant, même si j’aime cette nouvelle vie, je conserve des reliques qui me rappellent ce que je suis, ce que j’ai vécu, d’où je viens. Au fond, ce n’est pas une mauvaise chose, de se souvenir. Mais, au fond, je sais que cette arme, elle symbolise mon passé belliqueux, et ce que le docteur ne veut pas représenter. Est-ce que je dois m’en passer ? Mais, y suis-je préparée ?
 
La jeune femme rengaine l’arme, et lève les yeux en direction du ciel. Etrangement, la disposition des étoiles lui rappelle une constellation que son peuple nommait « le loup ». Surprenant, encore un signe avec cet animal. Cette histoire de méchant loup, qui avait incité le docteur à sauver Caius, puis Cléopâtre, sans qu’elle ne comprenne pourquoi, qu’est ce que ça pouvait vouloir dire. Et ces allusions à cet animal, encore et encore. Elle finit par se lever, bien qu’épuisée nerveusement par tout ce qu’elle a ressenti ces derniers moments, par la crainte de comment les choses peuvent évoluer pour elle, la peur de devenir un fardeau que Jenny récupèrerait par pitié. Puis, elle décide de remonter l’allée, autour des rosiers, dans le silence. Pendant quelques minutes, seuls ses pas résonnent.
 
Et, au bout de quelques minutes, elle parvient au sommet de la colline, au bord de la cascade. Et elle s’assoit au bord de l’eau, en regardant des poissons phosphorescents qui tournent tranquillement. Sans faire attention au docteur qui est allongé un peu plus loin, et croyant que personne n’entendrait ce qu’elle a à dire, elle débute une petite conversation avec les créatures, bien que sachant qu’elle n’aurait aucune réponse.
 
A : Ah, peut-être que, dans une future vie, je serai comme vous, les petits poissons, insouciante, à nager sans but, si ce n’est celui de trouver de la nourriture. Sans se demander comment demain sera fait. Je suis entrée dans un monde qui n’est pas le mien, mais où je me plais. Mais, maintenant, que dois-je faire ? Rester une guerrière, une tueuse qui ne veut pas tuer, mais qui finira par ne plus avoir le choix ? Ou évoluer, pour être plus comme eux, comme ces personnes qui valent tellement mieux que moi ? Et cette lame, le seul souvenir que j’aie de mon père, son leg, dois-je m’en séparer ?  Et toutes ces impressions de déjà vu, ces allusions au loup, souvent, trop souvent, qu’est ce qu’elles veulent dire ?
 
Finalement, la jeune femme se laisse tomber dans l’herbe, face au ciel, et fixe les étoiles dans un moment de vulnérabilité qui ne lui plait guère.
 
 
Pendant ce temps, toujours serrant Rose, pour moi, elle est, et sera toujours Rose, dans mes bras, j’écoute sa réponse.
 
12 : Mais, si tu le souhaites, nous pouvons partir maintenant, visiter un bel endroit sympa, et revenir avant même que quiconque n’ait pu s’en rendre compte. Passer un moment tous les deux, laisser Rose redevenir Rose. Et le docteur redevenir lui-même, redevenir complet.
 
Finalement, elle se lève et retourne dans la maison. Je ne sais que faire, la suivre, ou non. Alors, je reste assis comme un idiot devant la maison, seul et choqué. Je finis par me lever pour me retrouver nez à nez avec une ancienne reine d’Egypte.
 
12 : Ca va, Cléo ? Tu passes un bon séjour ?
 
C : Ca va, à part que tu étais lourd quand tu étais jeune !
 
12 : Et encore, tu n’as pas connue la réincarnation qui a suivi celle là, là, je crois que tu ne te serais pas contenue et que tu lui aurais mis une paire de gifles !
 
Cléopâtre éclate de rire !
 
C : Ca, ça vient d’arriver.
 
12 : Plus sérieusement, je me demande ce qu’il va se passer, maintenant. Te concernant, je voudrais savoir ce que tu comptes faire, continuer à voyager avec mon jeune moi, je suppose.
 
Ce qui pourrait être problématique, me concernant, vu qu’à la resynchronisation des lignes temporelles, je risque d’être bon pour un sacré mal de tête, au moment où les modifications de ma ligne temporelle se mettront en place, et mes souvenirs se remettront tels que nous avons altéré mon passé, son avenir, mais, le jeu en vaut la chandelle, deux vies sauvées valent bien cette petite compensation.
Et ça sera marrant, à ce moment là, quand Rose et mon passé auront oublié cette aventure, et se retrouveront avec Caius et Cléo dans le Tardis sans qu’ils ne sachent comment ils sont arrivés là. La pensée me fait sourire.
Après, je peux compter aussi sur Sexy pour implémenter les souvenirs de cette aventure dans laquelle Asuka et moi ne sommes pas protagonistes

--- Rowenalara ---
 
Je reviens dans le salon où Rose semble s’être endormie. Décidément, elle aussi a du avoir une sale journée, et elle a bien mérité un peu de repos. Je m’approche et l’allonge bien confortablement dans le canapé, avant de lui apporter un petit coussin.
Je regarde les filles.
 
R : On n’est jamais aussi bien servi que par soi même, non ?
 
Puis, je m’éloigne doucement, en la laissant se reposer. Après tout, elle a vécu des choses difficiles, surtout face à Davros.
 
R : Ah, les fondateurs, je me demande qui est le pire, celui des seigneurs du temps, ou celui des Dalek… Heureusement qu’à ma connaissance, je n’ai aucun lien de parenté avec Davros. T’imagines ?
 
Z : Oui, et de l’autre côté, tu as récupéré du meilleur de l’autre. Ce qui fait partie de sa légende, l’homme bon qu’il était au début. Avant que le pouvoir et les trahisons ne le corrompent. J’ai essayé de me documenter sur lui, mais les écrits sont peu fiables, et beaucoup ont été mis sous scellés sur Gallifrey, où je ne suis pas forcément la bienvenue.
 
Je la regarde d’un air interrogatif.
 
Z : Une dame du temps inconnue, forcément, c’est source de méfiance, surtout qu’on ne sait pas vraiment d’où je viens, ni de qui je descends. Et, comme tu dois le savoir, depuis la malédiction de la pythie, les naissances sont très rares sur Gallifrey. Alors, moi qui sort de nulle part, ça ne peut qu’être sujet d’inquiétude. Si au moins j’avais mes souvenirs qui remontent.
 
V : Pour ça, il y a peut-être une solution.
 
Je me retourne, et me retrouve face à Vérity qui s’est levée et marche dans le couloir, d’un pas mal assuré. Je me précipite pour la soutenir, imitée par Jenn qui lui prête l’autre épaule.
 
R : Vous ne devriez pas faire d’effort. Docteur Jessie, ne va pas être contente, et votre fils non plus.
 
V : J’en avais marre d’être allongée, je ne suis pas malade, je viens de me régénérer, il me faut juste du temps pour me réadapter, tout bien remettre en place. Et j’avais envie de tester ces nouvelles jambes. Et puis, j’ai envie de voir quelle est cette planète un peu étrange sur laquelle nous sommes. Je n’arrive pas à la déterminer au niveau de la gravité.
 
J : Mais, grand-mère, tu ne devrais pas te forcer. Tu manques encore de forces !
 
V : Ma petite fille, tu es comme ton père, tu t’inquiètes trop. Tu n’as pas de raison. C’est vrai que c’est délicat comme situation, ce que j’ai vécu, c’est une première dans l’histoire de notre race, une régénération aussi violente, car réprimée aussi longtemps.
 
J : Oui, on aurait dit une supernova, à son apogée.
 
V : Je ne sais pas, je n’étais que partiellement consciente. J’ai vraiment retrouvé mes esprits que dans cette chambre, c’est aussi pour ça que je voulais vite en sortir, pour voir autre chose.
 
Tout en discutant, nous l’amenons s’assoir sur un banc devant la maison, je ne peux m’empêcher de sourire, je vois d’où vient le côté qui ne tient pas en place de mon docteur. Et l’air frais semble lui faire du bien. Zezanne nous suit et ramène une petite collation qui semble bien au goût de ma belle maman.
 
Vérity regarde les étoiles, mais ne semble pas se repérer, ni dans l’espace, ni dans le temps. Il faut dire que la région a été pas mal chamboulée par la guerre précédent notre arrivée.
 
R : Nous sommes sur notre planète, que nous avons baptisée Netheria. Mais, j’ai appris qu’avant notre arrivée, elle se nommait Trenzalore.
 
Vérity regarde autour d’elle, et admire le paysage. Les lunes bleutées, de cette planète où elle n’avait jamais posé le pied.
 
V : Nous autres, seigneurs et dames du temps, nous avons, du haut de notre piedestal, perdu le sens de ces moments simples, ces moments agréables, passés entre amis, à regarder le ciel, sans se préoccuper d’autre chose. Merci de m’avoir aidée à retrouver ces moments. Rose, nous étions perdues toutes les deux, et nous nous sommes retrouvées ensemble.
 
Je m’approche, et lui prends la main, en souriant.

R : Merci à vous, grâce à vous, j’ai eu une raison d’exister, un but dans ma vie. Et, ça m’a évité de devenir folle, de commettre des actes définitifs.
 
Les filles nous regardent, sans avoir trop les mots. Et, la dame du temps reprend un petit en-cas. Elle semble bien reprendre des forces, et ça me fait plaisir.
 
Après un long moment, un bruit me fait sursauter. Cléopâtre vient de revenir.
 
C : Il fait frisquet, ici, aurait tu quelque chose à se mettre ?
 
Je retourne dans la maison, et je reviens avec un pull moche de noel pour la reine d’Egypte, qui l’enfile, imaginer un truc pareil aurait rendu fous tous les historiens ! Puis elle entre dans la maison en quète de Rose, je me demande si elle osera la réveiller.

La jeune onna-bugeisha sursaute d’un coup, elle se croyait seule, à parler aux poissons, et, une voix qui lui répond, est la dernière chose à laquelle elle s’attendait. Elle se met à fixer le sol, toute honteuse, en écoutant les paroles du docteur, bien rassurantes, et elle lui répond, d’une voix toute douce et timide. Un observateur aurait pu croire être en présence d’une autre personne que cette jeune femme qui a botté les fesses de Borusa avec tellement de confiance.
 
A : Je viens d’une époque troublée dans un monde en construction. Toute mon enfance, on m’a dit que je devais être à la hauteur de mon honorable ancêtre, une grande guerrière crainte par ses ennemis. A la hauteur de ma mère, qui s’est battue, seule, contre deux cents hommes, avant de tomber, mais qui a permis aux renforts d’arriver. A la hauteur de mon père qui a tué un chef ennemi et toute sa garde, au cours d’une embuscade qui lui avait été tendue, malgré la blessure mortelle qui lui avait été infligée lors de ce combat. Ces parents, que je n’ai qu’à peine connus. Et, un jour, un de mes amis, est rentré, tout fier, pour avoir tué le fils d’un chef de clan ennemi, et je me suis souvenue que les deux jouaient ensemble, petits. Comment peut-on ôter la vie d’un être, et, à plus forte raison de quelqu’un qu’on a apprécié ? Juste parce notre père a un conflit de territoire avec un autre ? Pourquoi conquérir, au lieu d’explorer s’entretuer au lieu de bâtir ensemble ? Je me suis posé tant de questions, ce soir-là, et, je me suis promis de ne tuer personne tant que je n’aurai pas trouvé la réponse. Et, je me suis tenue à ce serment. Je suis devenue une experte dans l’art de désarmer, de capturer, d’utiliser des techniques non létales. J’ai le sentiment que ce besoin de protéger la vie, ça fait partie de moi, c’est beaucoup plus profond que ça, mais, je ne sais pas trop d’où ça vient.
 
Asuka regarde les poissons danser. Et, le spectacle la fait sourire.
 
A : C’est assez étrange. Quand je me suis trouvée face à la Rani, cette dame du temps de votre espèce. J’aurais eu la possibilité, assez facilement, de lui lancer un kunai dans la gorge, et la tuer. Mais, ce n’est pas ma façon de faire, et puis, le docteur m’aurait-il pardonné d’avoir fait ça ? Et, je ne sais pas comment, j’ai eu une drôle d’intuition, comme si je savais ce qu’elle allait faire, et ça m’a permis d’anticiper la lumière de son appareil magique. Dans le Tardis, ce fut un peu similaire, je m’attendais à trouver un espace plus grand dedans, et je n’ai pas été surprise, comme si je connaissais déjà les lieux. Pareil contre les hommes de métal, quand je les ai vus, j’avais l’impression de les avoir déjà rencontrés. C’est difficile à expliquer, mais, j’ai eu cette impression, et c’est pour ça que j’ai su où chercher pour trouver comment les affronter.
 
Elle retourne la tête vers mon jeune moi.
 
A : A ce que je sais, je suis née dans un village nommé le gué du loup. Et, la première bannière de bataillon que j’ai reçue représentait un loup. J’ai beaucoup de souvenirs de rêves avec des loups aussi. Et, quand nous étions dans l’antre de ce Maldovar, il y avait des fissures dans le mur qui formaient des mots dans ma langue, qui se traduiraient par « méchant loup », pareil sur des hiéroglyphes que nous avons vus chez Cléopâtre. Le loup semble m’avoir accompagnée toute ma vie. Ca veut dire quoi ? Qu’est ce que le méchant loup ? Est-il méchant avec moi ?
 
 
Et, après un long silence. Elle finit par reprendre un peu la parole.
 
A : Une chose est certaine, docteur, c’est que je suis heureuse, vraiment heureuse, que celui que vous allez devenir, et celle que dame Rose deviendra, se retrouveront. Et votre fille m’a déjà proposée de rester quelques temps avec elle, s’ils veulent voyager ensemble en tête à tête.
 
Pendant ce temps, après que Cléopâtre m’ait laissé, je m’avance sur le sol de cette planète, et observant les alentours. Et, je me demande si ce petit village de Noel a été restauré, ce dont je doute, vu l’état dans lequel nous l’avons laissé, il vaudrait mieux pour les skaldes l’avoir complètement rasé et reconstruit.
 
Et, je repense au gâchis que ça a été. Juste pour une information, juste pour un nom, ils ont, ou plutôt nous avons, gâché l’existence de toutes les personnes présentes en cet endroit, sur cette planète.
 
Je fais demi tour, et remarque que ma mère est sortie, en compagnie des filles. Je m’avance dans leur direction, et m’assois, en silence auprès d’elle. Je lui prends la main, et lâche un grand sourire amusé, en voyant la terrible reine d’Egypte affublée d’un pull over vert avec un renne brodé dessus. Ca me rappelle une vieille aventure où je m’était retrouvé en pyjama nounours. J’étais mignon comme ça aussi, à l’époque !
 
Je les écoute, puis, Cléopâtre nous quitte, et devant le regard interrogateur de ma mère, je lui souris.
 
12 : Je n’arrive toujours pas à réaliser tout ce qu’il m’arrive, tout ce que je vis en ce moment. La louve porteuse d’espoir, comme elle se fait appeler, a su me rendre les miens, même ceux que je croyais avoir perdus pour toujours.
 
Je lui tiens la main, si chaude et agréable. Une sensation que je ne pensais pas, un jour, ressentir à nouveau.
Jenny nous regarde et s’amuse du fait de remarquer que sa grand-mère, après cette régénération, parait beaucoup plus jeune qu’elle. Et, ça la fait sourire. Elle apprécie aussi le fait que la dame du temps ait pris des traits qui les font un peu se ressembler.
Les chiens ne font pas des chats, comme elle disait autrefois à son père pour le taquiner.

--- Rowenalara ---
 
Assise auprès de Dame Vérity, je la regarde reprendre des forces. C’est vrai que l’air pur de Netheria semble lui faire du bien. Et je suis ravie de la voir se remettre aussi vite. Décidément, la physiologie des seigneurs du temps, ce n’est pas vraiment la même chose que celles des humains.
 
Soudain, mon bracelet vibre, je regarde rapidement, et réponds à Jessie qui voulait s’assurer que tout se passe bien avec Dame Vérity. Je souris, et regarde la dame du temps.
 
R : C’est la scientifique quoi a pris soin de vous, et qui voulait s’assurer que tout aille bien, et qu’il n’y air pas besoin d’elle. Je suppose qu’elle passera demain s’assurer que vous alliez au mieux. Mais ce soir, vous avez votre famille qui est là pour vous. D’ailleurs, voilà votre fils.
 
Le docteur qui revient, et s’assoit à ses côtés. Le voir tout timide à côté de cette dame, qui parait si jeune, et qui pourtant, dégage une telle aura,
 
R : Et, vous nous disiez qu’il y aurait peut-être quelque chose à faire pour Zezanne ?

V : Quand je serai remise, je l’accompagnerai sur Gallifrey. Si elle se présente aux côtés d’une ancienne du conseil, qui, de plus, est la mère du héros de la guerre du temps, en tant que mon arrière petite fille, personne n’ira remettre sa légitimité en doute. Et, même si, pour ça, je dois défier le fondateur, une fois de plus.
 
J : Le fondateur, il n’y est plus, votre fils l’a fichu dehors.
 
Vérity regarde Jenn avec un petit sourire amusé.
 
R : A propos du fondateur, je ne pense pas que vous sachiez, et, je ne veux pas vous cacher ça. J’ai appris, il y a longtemps, que, bien qu’originellement humaine, avant mon hybridation en Tardis, j’étais en réalité la fille d’un seigneur du temps caméléonisé, nommé Ymir.
 
V : Le fils de Rassillon, je ne suis pas étonnée, je reconnais quelque chose dans ton regard qui me rappelle le meilleur ami de mon fils ainé. Un gars bien, intelligent, avec un bon fond. Le digne père de sa fille.
 
Je sens mes joues chauffer un peu. Décidément, j’ai dû être la seule personne à avoir mal vécu cette révélation. Pour tous les autres, il n’y a aucun problème. Et, j’entends mon docteur à moi, je n’aurais jamais songé pouvoir ré-employer ces mots un jour, qui parle à sa mère, sur ces retrouvailles.
 
V : Oui, ma belle fille est vraiment une personne magnifique, et je suis heureuse que ce soit elle que ton cœur ait choisi. Entre Sérénity et Rose, j’ai décidément beaucoup de chance.
 
Et, là, je sens carrément mon visage devenir tout chaud. Ce qui semble amuser les filles.
 
J : Oh, j’ai cru voir un poisson rouge !
 
J’ai l’impression, subitement, de redevenir la petite Rose d’autrefois, qui se faisait taquiner sur ses expressions faciales.
 
--- Rose ---
 
Après une petite sieste réparatrice, je me réveille après un cauchemar, et je me lève pour aller voir si je trouve un verre d’eau. Et je me trouve en face d’un spectacle assez surprenant. Cléopâtre, l’ancienne reine d’Egypte, dans un pull over tricoté en laine au motif de renne de noel. Je ne peux m’empêcher de sourire.
 
C : Bien dormi ?
 
R : Oui, j’ai pu récupérer un peu. Mais, les paroles de Davros m’ont quand même un peu ébranlée.
 
C : Je ne sais pas ce qu’il a dit, mais, c’est le but d’un ennemi, chercher le point faible, pour te faire perdre tes moyens et te faire commettre des erreurs. J’aurais été à sa place, je t’aurais certainement tenu des propos tout aussi désagréables. Il faut t’endurcir.
 
Je souris, en sachant que ça risque de prendre du temps. Avant que je ne devienne aussi forte que Rowe. Même si je n’oublie pas ses paroles, quand elle me disait qu’elle était plus forte quand elle était moi. Au fond, maintenant, elle semble m’avoir retrouvée au fond d’elle, et, avec le temps, et l’aide de mon docteur, prendre le meilleur de nous deux.
 
Je finis par trouver une sorte de lavabo futuriste, et me sers un verre d’eau cristalline. Et, après une gorgée, je me trouve très surprise par la pureté du liquide. Décidément, cette planète, Trenzalore, ou Netheria plutôt, est un petit coin de paradis. Et je suis ravie de pouvoir envisager de vivre ici, un jour. Dans très longtemps.
 
C : Au fait, si tu veux le rejoindre, ton époux est au bord du lac. Et, prends un vêtement chaud, il fait plus froid que dans les Alpes.
 
R : Ca marche.
 
J’enfile une laine, et j’attrape la veste du docteur, qu’il a eue la gentillesse de me poser dessus pendant que je dormais. Et je passe la porte. Il me semble y avoir une petite réunion de famille un peu plus loin. Mais je décide de les laisser en famille. La famille du futur, de mon futur, j’espère.
Et, je prends le chemin de derrière, sous ces belles lunes bleues, les allées de roses prennent une teinte surnaturelle, et je monte tranquillement, en prenant mon temps, et en profitant de la majesté du paysage.

Asuka écoute le docteur, qui lui parle de ce méchant loup. Tout en fixant le ciel, et en observant les étoiles, qui brillent telles des diamants, en s’interrogeant sur les merveilles qu’elles peuvent recéler.  Elle éclate de rire lors de la remarque sur les soldats, en se disant que, le pauvre, il avait une fille qui avait une formation de soldate, et, elle-même était onna-bugeisha, guerrière bushi. Puis, elle finit par tourner la tête vers le docteur.
 
A : Le ciel, l’Univers est magnifique, et j’aimerais pouvoir tout visiter, tout découvrir, et contribuer, à ma petite échelle à le protéger.
 
Elle laisse échapper un petit soupir intrigué.
 
A : Mais, si le méchant loup est une créature créée par Rose, qu’est ce qu’il a à voir avec moi ? Pourquoi un être aussi impressionnant, capable même de contredire la Mort elle-même, s’intéresserait à une créature sans importance, telle que moi ?  Une humaine si négligeable alors qu’il y a tant de créature plus importantes partout dans l’Univers. Des gens comme Rose, par exemple.
 
Puis, elle prend le temps de réfléchir quelques secondes.
 
A : Si le docteur que j’accompagne est d’accord avec ça, essayer de comprendre quel est mon lien avec ce méchant loup, ce serait le mieux. Mais, je ne vois pas par où commencer. Faudrait-il demander à Rose, ou au Tardis ? Si cette créature est issue de leur rencontre, peut-être que l’un des deux en saura plus. Et, si vous souhaitez que nous y allions ensemble, pendant qu’il s’occupe de sa mère, et qu’il n’a pas d’objection, de même que dame Rose, dont l’avis compte aussi pour moi, je serais honorée que vous vous préoccupiez de moi. A moins qu’on y aille tous, mais, qui va s’occuper de dame Vérity, dans ce cas ?
 
La jeune femme semble très troublée de devenir quelqu’un sur qui l’attention se porte, ce qui n’est pas son habitude.
 
Pendant ce temps, du côté de la maison.
 
12 : Oui, Rassilon. Monsieur était persuadé que Gallifrey était sous la menace d’une créature nommée l’Hybride, et que ce serait cette créature qui se tiendrait un jour sur les ruines de la planète et de la civilisation qui la compose. Et, pour ça, il s’est allié avec la psychopathe qui t’a tué une régénération, Zezanne, et ont initié un concours de circonstances qui a coûté la vie à mon amie Clara. Une jeune femme formidable que tu aurais aimée, Rose.
 
Je lui fais un petit clin d’œil
 
12 : Et, pour laquelle, tu n’aurais eu aucune raison de t’inquiéter. Pour ce faire, ces ordures m’ont enfermé dans un cadran de confession d’où je me suis échappé par le chemin le plus long, un comble pour un impatient comme moi, avant d’arriver sur notre planète, qui, à ce moment-là, était cachée à la lisière de la fin des temps. Je suis revenu, très en colère, et j’ai défié le fondateur avant de le bannir, lui et son conseil, de la planète. Et, Rose, c’est juste par respect pour toi que je ne l’ai pas occis, en me disant que, peut-être, un jour, souhaiterais-tu le rencontrer et lui parler, pour connaitre sa version des faits.
 
Et Verity qui fait une petite remarque à Rose qui la fait devenir pivoine, ce qui me rappelle de formidables souvenirs. Et, Jenny qui en remet une couche, décidément, leur amitié, à ces deux-là, elle résistera toujours à tout.
 
12 : Ah, ma rose, on ne la changera jamais. Toujours la Rose que j’aime et qui fait battre mon cœur, avec ses petites mimiques et son visage écarlate quand on la complimente un peu.
 
Cette petite série de taquineries semble beaucoup amuser ma mère, elle n’a pas eu de bons moments comme ça, en famille depuis si longtemps. Et, se dire qu’elle est en partie responsable de cette belle tranche de vie qu’on a ici, sur cette planète qui a eu, pendant longtemps, une connotation funeste pour moi, et qui, aujourd’hui, revêt une autre apparence, une autre signification, beaucoup plus joyeuse.
 
Je sens que maman fatigue un peu. Ce que je comprends. Même si elle veut profiter de l’air frais de Netheria, au fond, elle est encore très faible.
 
Je lâche sa main quelques instants.
 
12 : Souhaites tu que nous te ramenions dans ta chambre ?
 
V : Non, ne t’inquiète pas, j’ai été assez enfermée comme ça. Laisse moi profiter du paysage, et, toir, profite de ta Rose qui t’a tellement manqué.
 
Je lui souris, et la laisse admirer les étoiles, silencieusement. Puis, je m’approche de Rose, et lui prends la main.
 
12 : Dis moi, élue de mes cœurs. Quand nous avons sauvé Caan, il nous a posé une question dont tu as peut-être la réponse. Ou plutôt, dont je suis certain que tu as la réponse.
 
Je la regarde dans les yeux, avec tellement d’affection.
 
12 : Lorsque mon moi précédent, cette version immature et imbue de sa personne que j’étais, se trouvait sur la Terre, en l’an 102, accompagné d’une division de romains en plastique et deux femmes, nous nous sommes retrouvés face à une armée de plus d’un million de Dalek. Et, je leur ai fait peur, en leur rappelant leurs échecs, ce qui les a fait fuir. Caan m’a demandé de réfléchir à ce qui a pu provoquer cette fuite, parce que, rétrospectivement, les Dalek avaient l’occasion d’en finir avec moi, et ne l’ont pas fait. Ce n’est certainement pas parce que je leur ai gentiment demandé. Aurait tu une idée de ce qui a pu se passer ?

--- Bad Wolf ---


 Je regarde ce qu’il se passe sur Netheria, et j’écoute la conversations entre le docteur le plus jeune, et Asuka. Puis, je me tourne vers mon amie Tardis.
 
BW : Décidément, il n’est pas très perspicace, le docteur, à mon sujet. Pourtant, quand j’étais en Rose, c’est l’une des premières choses que j’ai dites.
 
Sexy : Je me rappelle, j’étais là, quand tu es sortie. C’était impressionnant, j’avais une telle impression d’osmose, l’impression d’être dirigée comme dans un rêve.
 
BW : Oui, le Tardis est basé sur le flux temporel, et son noyau est le flux temporel lui-même. Ce sont les paroles que j’ai eues, et qui sont toute la réponse à l’énigme.
 
J’ai regardé dans le Tardis, et le Tardis a regardé en moi.
 
Sexy : Oui, ces paroles prennent tout leur sens, tu t’es créée toi-même, à partir de moi, et à partir de Rose. Rose a fusionné avec le vortex, puis, le docteur a arraché la plus grande partie de celui-ci, mais, également a arraché une partie de Rose. Cette entité surpuissante, n’a pas pu retourner au Vortex, car elle était trop mutée, à l’instar de Rose. Et, elle est revenue dans le passé, sous l’identité du moment. C’est elle, qui s’est ancrée dans la mémoire du docteur, et l’a guidé vers Rose, et vers sa propre création. Et le grand méchant loup s’est créé lui-même. Et, ça explique pourquoi, des bribes de certaines de tes interventions apparaissent dans les visions de Rose, elles sont des fragments de ta ligne temporelle qui se sont gravées sur la sienne.
 
BW : C’est ça, ce n’est quand même pas compliqué !
 
Sexy éclate de rire. C’est clair que pour nous, c’est plutôt évident.
 
Sexy : Ce qui n’explique pas pour Asuka !
 
Je me gratte ma petite tête blonde d’un air plutôt gêné.
 
BW : Je ne vais quand même pas te raconter la fin du film, si ?
 
Sexy reprend un air interessé.
 
Sexy : Tu crois que je retourne là bas ? Je n’aime pas m’éloigner trop longtemps.
 
BW : Tu peux, si tu le souhaites. De toute façon, maintenant que nous avons accompli notre mission et permis de soigner un peu le cœur de Rowenalara, tu peux très bien retourner là bas.
 
Et nous nous faisons un petit signe complice.
 
 
--- Rose ---
 
Je marche tranquillement dans l’allée, en observant les alentours. Je perçois des créatures nocturnes qui s’affairent. Certainement des petits animaux en quête de pitance. Je leur souris, même s’ils ne me distinguent certainement pas, dans l’obscurité. Et, j’arrive au sommet de la colline, à proximité de la cascade où j’entends des voix.
 
Je m’approche, pour voir le docteur et Asuka en pleine conversation. Elle parait si réservée, quand elle n’est pas au combat. La différence est manifeste.
 
J’entends des bribes de la discussion. Et j’en reste figée. Il y aurait un lien entre Asuka et le grand méchant loup, mais, alors, celui-ci ne serait pas uniquement mon apanage, c’est pourtant notre rencontre qui l’a créé, lorsque j’ai regardé dans le cœur du Tardis. Ou alors, y a-t-il quelque chose qui m’aurait échappé ?
 
Je finis par m’avancer, sans trop de discrétion.
 
R : Coucou, je vous ai manqué ? Chéri, je t’ai ramené ta veste, avant que tu ne te sentes mal à cause du froid, et que tu doives te régénérer pour cause de rhume.
 
J’éclate de rire, en lui tendant la veste.
 
R : Je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre votre conversation, et, je suis très curieuse aussi, concernant le grand méchant loup, et son lien avec Asuka. Et, si ça pouvait me permettre d’en savoir plus sur ce que je suis, aussi, ça me plairait bien. Enfin, si vous voulez bien de moi, sinon, vous me raconterez.
 
Je souris, et je m’assois à leurs côtés dans l’herbe un peu gorgée de rosée. Mais, qu’est ce qu’on est bien ici, sur cette planète si hospitalière. Et je regarde le ciel.
 
R : Tu connais ce coin de l’Univers, les planètes et étoiles qu’on peut voir d’ici, ou bien cette zone est tellement inexplorée et reculée que même toi, tu y as tout à découvrir ?
 
Et je me laisse choir dans l’herbe en observant les cieux, où des oiseaux de nuit tournent en quête d’une proie. Lorsque soudain, une sorte de chouette vient se poser non loin de moi, me faisant sursauter, avant de l’envoler, une créature ressemblant à un mulot entre les pattes.
 
--- Rowenalara ---
 
Après ce dur moment à me faire chambrer de toute part et à finir rouge comme une tomate trop mure, le docteur finit par m’emmener à distance pour parler. Et, il me demande ce qu’il s’est passé lors de cet épisode. J’aurais bien envie de lui mentir, de lui dire que ce n’était pas moi, que j’étais en exil à ce moment là, mais je ne veux pas recommencer notre relation avec des mensonges, des non dits, et risquer de tout gâcher.
 
R : Je crois que je suis démasquée. En effet, j’ai mis mon petit grain de sel dans cette affaire. J’avais bien vu que les personnes qui t’accompagnaient n’étaient pas des personnes fiables, surtout pour affronter des Dalek. Aussi, j’ai pris sur moi de négocier avec eux. Je leur ai proposé un échange, s’ils se repliaient tous sur Skaro, je leur donnais une machine capable de créer une bulle de réalité qui les aurait protégés contre l’explosion du Tardis. Et, ils ont accepté, à l’exception d’une petite équipe, dont un seul a survécu, et tellement affaibli qu’un enfant en serait venu à bout. Et, plus d’un million de Dalek ? Euh, je ne sais pas où tu as vu ça, il y en avait très exactement 78 684. Quant à ce qu’ils sont devenus après, j’ai oublié de leur dire en partant que si on laissait la bulle en place trop longtemps, elle finissait par imploser, et ravager tout ce qu’il se trouvait à l’intérieur, compressé dans un élément à haute densité tel un noyau de planète naine. Oups…
 
Je le regarde avec un petit air taquin.
 
R : C’est rare quand j’ai croisé ta route, et j’ai toujours fait en sorte que, quand ça arrivait, tu ne me reconnaisses pas. Je n’aurais pas eu la force, à ces moments, de te croiser, surtout quand tu étais avec l’autre. Mais, maintenant, ça va mieux, je souffre moins. C’est pour ça que j’ai joué les étrangères sur Zordias, ça a été un petit délire perso que de jouer le rôle de celle qui t’explique ce que sont les Dalek !
 
J’éclate de rire, et je ramasse une sorte de petit champignon qui git contre un arbre, que je secoue. Il s’en échappe des dizaines de petites créatures phosphorescentes multicolores.
 
R : Des ethio de la planète gretes, on en a amené sur cette planète pour polliniser. Ca veille à l’équilibre de l’écosystème, et c’est agréable à la vision. J’aime beaucoup ce spectacle de les voir illuminer les alentours tels des lucioles multicolores. Comme tu peux voir, Jessie a fait un sacré boulot pour choisir les créatures qui ont été importées ici pour veiller à l’équilibre, et la régulation des espèces.
 
Et, il me reste encore un rêve, quelque chose que j’ai envie de faire, qui me rappelle un souvenir de l’une de nos premières aventures ensemble, mais, ce sera pour plus tard.
 
Je m’avance vers lui, et je le prends dans mes bras. Je me sens à nouveau bien, complète et heureuse. A ce moment là, je ne sais plus si je suis Rose, Rowe, ou un peu des deux. Et, je n’ai plus envie de me poser la question.

Je plonge mon regard dans le sien, très étonné. Malgré la colère et la déception qu’elle avait à mon égard, elle avait quand même pris soin, de temps en temps, de veiller sur moi, sans rien demander en retour. Et, elle avait même sauvé celle qui l’avait remplacée. Mais, pourquoi ? La réponse est évidente, parce qu’elle reste Rose, ma Rose.
 
Et, je finis par éclater de rire, devant le coup de la bulle de réalité. Décidément, Rowenalara est pleine de ressource, et les Dalek se seront montrés bien naïfs, sur ce coup là. Et, je vois qu’elle est au courant de ce qu’il s’est passé. Elle a, de son côté, pu traverser le reboot de l’Univers, et je me demande bien comment. Certainement ses facultés de Tardis. Je lui demanderai, à l’occasion, ce n’est pas le moment de partir dans des explications techniques.
 
12 : Ah, les Dalek, des purs génies scientifiques, mais, parfois, ils manquent un peu de jugeotte, et, étrangement, ils peuvent aussi manquer de vice, par moment. Mais, au moins, ceux là ne constitueront plus une menace pour l’Univers.
 
Et, elle revient sur notre rencontre sur Zordias, et ses remarques destinées à brouiller les pistes.
 
12 : En effet, c’était bien drôle, surtout pour toi. Nous, nous nous demandions surtout quelle était cet énergumène qui se présentait comme la pire menace pour les Dalek. Et mon moi du passé, qui voulait jouer à qui est le plus dangereux pour les Dalek. J’étais décidément orgueilleux, autrefois. Et ça m’a coûté cher, par moments.
 
Et elle me fait apparaitre un spectacle majestueux, de lucioles multicolores. Le genre de choses que, moi, avec les siècles, j’ai appris à trouver normal, à ne plus m’émerveiller dessus, tandis qu’elle, après un millénaire, elle a su garder son regard curieux, un peu enfantin, sur les merveilles de l’Univers, et garder cette faculté à s’émerveiller. Et, elle finit par venir se caler dans mes bras, et je l’enserre fort. Je sens mes cœurs qui se mettent à battre de façon désordonnée.
 
12 : Vraiment, j’aime ce que tu as fait de cette planète, créer un écosystème équilibré et merveilleux. Tu es vraiment au-delà de tout ce qu’un docteur peut accomplir, Rose. Décidément, tu es unique. Mon docteur Rose, ma Rowenalara, ma louve.
 
Et, je finis par l’embrasser de tout ce que je ressens et, je vis un moment magique comme je n’ai jamais vécu avec personne.
 
Pendant ce temps, Asuka est en train d’écouter les paroles de mon jeune moi, qui la rassurent beaucoup. Puis, Rose revient, ce qui lui permet de parler d’autre chose, et la faire un peu sortir de sa morosité.
Finalement, le docteur s’en va, en les laissant entre filles. Et Asuka continue à se poser des questions sur ce mysterieux loup qui lui semble avoir accompagné sa vie depuis toujours, et qui, ne serait pas un simple totem, ou des coincidences.
 
A : Et vous, dame Rose, cette créature semble liée à vous aussi, pouvez vous m’en parler, me dire ce que vous savez, ce que j’ai à m’attendre à son sujet ? Si je dois m’inquiéter ?
 
Finalement, elle redescend en direction de la villa, un peu rassérénée, et finit par arriver devant la maison, où Verity est en train de déguster une banane, d’un air un peu absent. Asuka finit par venir s’assoir à côté d’elle, en s’adressant à elle d’une voix douce.
 
A : Bonjour, je m’appelle Asuka, et j’accompagne le docteur dans son merveilleux Tardis, je présume que vous êtes la mère du docteur, ravie de faire votre connaissance. Si je peux me permettre de vous demander si vous avez besoin de quelque chose.
 
Verity sort un peu de sa réflexion, et lui sourit avec beaucoup de bonté.
 
V : Enchantée aussi, jeune femme, ca ira, merci. J’ai juste besoin de reprendre mes marques, retrouver mes sensations. J’avais oublié le goût des aliments, et de ce genre de fruits succulents. Ca fait du bien de revivre, de ressentir des choses qu’on tient comme acquises, et dont on se préoccupe peu, jusqu’au moment où on les perd. Manger, redécouvrir des goûts, respirer, redécouvrir des odeurs, des sensations, comme le contact du bois sous les doigts.
 
Elle passe la main sur le banc, avec un peu de délectation. Sous le regard de Jenn, et Zez, qui viennent de revenir. Et qui regardent Asuka d’un air un peu interrogateur.
 
Pendant ce temps, de mon côté, après ce magnifique baiser, je finis par desserrer l’étreinte.
 
12 : Il faudrait que tu reviennes au Tardis, elle serait très heureuse de te revoir, j’en suis persuadé.
 
Et j’entends des voix un peu plus loin, et je me rends compte qu’Asuka et les filles sont reparties discuter avec ma mère. Vérity est un peu l’attraction du jour. Ce qui est compréhensible.

12: On va les rejoindre?

--- Bad Wolf ---
 
Je regarde la scène, alors que l’incarnation du Tardis me quitte dans une sorte de fondu. Mais, avant qu’elle ne parte, je lui glisse un dernier petit conseil pour la suite, je ne sais pas si quelqu’un pourra se servir de cette donnée, et, si oui, comment.
 
 Elle va vite me manquer. Il y a tellement peu de gens susceptibles de me rendre visite ici, au dehors de la réalité. Et, je me penche sur les différentes lignes temporelles des protagonistes.
 
Ma conversation avec Sexy m’a réveillé des souvenirs, lorsque j’étais intervenue dans la guerre du Temps, pour empêcher mon champion de commettre l’irréparable, et, en lui mettant, sur sa ligne temporelle, les éléments qui ont amené à ma création. Ah, les anneaux infinis de Möbius, tels que l’ont établi des scientifiques humains, et leur application aux lignes temporelles enchevêtrées. Ce que j’appelle la déparallélisation des évènements.
 
L’avantage d’être ce que je suis, c’est que je n’ai que rarement de mauvaises surprises, étant en dehors du temps, je peux savoir en même temps ce qu’il s’est passé, se passe, et va se passer. Et, je peux également intervenir pour éviter que certaines choses n’arrivent, aider à prendre la bonne décision, par exemple, voire exterminer une armée de Dalek.
 
Enfin, là, c’était surtout la détermination de Rose qui m’avait émue, et, je savais qu’elle aussi avait un petit quelque chose qui lui permettrait de survivre à l’exposition, sans être consumée.
 
Seulement, parfois, nous avons des bifurcations, des événements susceptibles d’être modifiés, parfois par une intervention d’un voyageur du temps, ou d’un nœud temporel, comme ici, causé par un méchant loup qui souhaite influer sur un avenir qui ne lui plait pas.
 
Je me demande comment se seraient passées les choses, si je n’avais pas fait venir le docteur du passé sur cette ligne temporelle. Enfin, je pense que si Rowenalara n’avait pas évolué, au contact de celle qu’elle était, il est quasiment certain qu’elle ne serait pas là, en train d’embrasser l’homme de sa vie.
 
Et, je me demande si, pour l’homme en Noir qui va se présenter, je vais devoir intervenir. Mais, pour le moment, je sais qu’entre Rose, Rowenalara, deux Docteur, Verity, Asuka, Jenny et les autres, nous avons une petite armée de personnes toutes plus brillantes les unes que les autres, et je me demande s’il existera un obstacle capable de leur résister.
 
Je ne devrais même pas m’inquiéter.
 
--- Rose ---
 
J’éclate de rire à l’évocation de la créature aux boules de feu. Tellement de beaux souvenirs.
 
R : Oui, Asuka, et tu pourras bientôt te créer, toi aussi, des souvenirs magnifiques de ce genre, des moments qui peuvent sembler désagréables, de prime abord, mais, qui, avec du recul, sont des moments magiques qu’on n’échangerait pour rien au monde. Et, même mes tribulations avec Cassandra, la dernière humaine, ce morceau de peau de fesses étendu sur un cadre.
 
Encore, que, pour moi, il y a des moments, comme Canary Warf, qui restent comme des blessures incurables, à vif, même des années après. Je me demande si je pourrai tourner cette page, un jour.
Mais, je m’efforce de ne rien montrer à Asuka, pour ne pas l’effrayer.
 
Et, elle finit par me demander ce qu’est le grand méchant loup. Malheureusement, je n’ai pas trop de réponse.
 
R : Alors, pour résumer ce que je sais du grand méchant loup. Un jour, le docteur et moi, en compagnie d’un ami appelé Jack, nous nous sommes retrouvés enfermés dans une sorte de jeu mortel. Ce jeu était orchestré par les Dalek, ces créatures que tu connais. Et, au cours de cet affrontement, le Docteur, un autre que les deux que tu connais, a compris que nous ne pourrions pas gagner, et il m’a demandé d’aller faire quelque chose dans le Tardis. En réalité, c’était un piège, il ne voulait que protéger la femme qu’il aimait, et le Tardis m’a ramené chez moi, et s’est verrouillé. Mais j’ai refusé de renoncer, et j’ai, grâce à ma mère, forcé la console, et fusionné avec le Tardis. C’est là que je suis devenue autre chose. J’ai pu diriger le Tardis, par ma volonté, comme si elle était une extension de moi-même. Et, je suis sortie, toute puissante, face à l’empereur Dalek et son armée, si impressionnante. J’ai pu rendre la vie à Jack qui avait été tué lors d’une des batailles sur le satellite, et disperser les Dalek atome par atome à travers le temps et l’espace. Puis, j’ai envoyé les mots « méchant loup » au travers du temps et de l’espace, tel un avertissement. Et, finalement, le Docteur a sacrifié son incarnation pour me retirer le pouvoir du corps, ainsi que mes souvenirs de cette aventure.
 
A : Mais, alors, comment vous souvenez vous ?
 
R : Bien plus tard, je me suis retrouvée à rencontrer un loup garou, enfin une créature extra-terrestre qui ressemblait à un loup. Et, celui-ci a senti que j’avais du loup en moi, et ça m’a fait, petit à petit retrouver mes souvenirs. Et, plus tard, les résidus de ma fusion m’ont fait muter, lentement, pour devenir la créature que je suis, et que Rowe a pu pousser encore plus loin, une sorte d’hybride entre humaine et Tardis. C’est à peu près tout ce que je sais du grand méchant loup. Désolé de ne pas pouvoir en dire plus.
 
Je la regarde en souriant, et nous prenons la direction de la descente sur les traces du docteur.
 
R : Tu me fais penser à moi, par moments, Asuka, tu manques tellement d’assurance, et de certitude sur ce que tu es capable d’accomplir. Mais, ça viendra, et tu nous as montré que tu es capable d’accomplir de grandes choses, même si, ce n’est pas ce que le docteur attend de toi. Crois-moi, il est ravi d’avoir une personne brillante pour l’accompagner, et, dans ce sens, tu es parfaite.
 
Et nous continuons jusqu’à arriver à la maison de Rowe, mon futur chez moi.
 
R : Cette planète est un petit paradis, je suis ravie de voir que mon avenir m’amènera ici. Nous amènera, j’espère.
 
Et, là, c’est Asuka qui me regarde avec un sourire rassurant.
 
--- Rowenalara ---
 
Je prends le temps de savourer ce baiser que j’avais attendu pendant neuf siècles sur Skaro, puis que je n’attendais plus après ça. Et qui arrive maintenant, contre toute attente.
 
Je me sens tellement soulagée, tellement heureuse. Mon cœur, mon cerveau ont totalement déconnecté l’un de l’autre. Toute la colère que j’avais en moi semble s’être envolée.
 
R : Tu as raison, le Tardis devrait être heureuse de me retrouver, et moi, c’est sûr que je serai ravie de la revoir. Ca t’embête si je vais lui faire un petit coucou ? Allez, je te laisse aller voir les autres, et je vais lui dire bonjour.
 
Je m’éloigne d’un pas, et, d’un habile vortex, je me retrouve illico sur le minas Tirith, où je marche tranquillement vers la plate forme d’embarquement où j’aperçois deux boites bleues. Je m’avance, et je remarque que l’une des deux portes s’ouvre à mon approche. Je prends ça pour une invitation, et j’entre.
 
R : Oh mon dieu, c’est plus grand à l’intérieur ! Ca va, ma belle ? J’adore ce que tu as fait de ta décoration, ma jolie coquette !
 
Je sens qu’il me faut me diriger vers la bibliothèque, la mienne, et je prends le couloir qui y amène, puis, je franchis la baie vitrée, et remarque le portrait qui y a été ajouté.
 
T : Tu vois, tu n’as jamais été oubliée, jolie Rose.
 
Je me retourne, et me retrouve face à l’incarnation du Tardis.
 
T : Ravie de pouvoir réapparaitre grâce à ta source d’énergie. Tu m’as manquée.
 
R : Tu m’as manquée aussi, ma belle. Un millénaire sans nous voir, c’est long, très long, trop long !
 
Et, je m’assois dans un fauteuil et commence à lui raconter ce que j’ai vécu depuis notre séparation.

--- Rose ---


Après cette discussion avec Asuka, je ne peux m’empêcher de lui trouver quelque chose de familier, est-ce d’avoir passé ce temps en sa compagnie qui me donne cette drôle d’impression ? Mais, contrairement à la plupart des personnes qui ont croisé notre route, je ne ressens aucune jalousie, aucune rivalité, aucune crainte qu’elle ne soit préférée à moi, dans le cœur du docteur. Et, cette sensation est étonnante.
 
Je luis souris, et je la laisse s’éloigner un peu. Puis, je regarde au loin, pour apercevoir un éclair, au loin, dans lequel Rowe disparait. Décidément, je vais devenir un vrai docteur, moi, toujours à courir. Je me demande bien ce que je suis allée faire, ou ce que j’irai faire, ou… Enfin, je vais arrêter de cogiter là-dessus, ça va me donner la migraine. J’ai qu’à me dire que je saurai les choses en temps et en heures, et que j’ai juste à être patiente.
 
Patienter un bon millier d’années. Ce n’est pas la mer à boire. Surtout que ce sont des choses que j’oublierai bientôt.
 
Asuka file rejoindre Vérity, tandis que je reste un peu en arrière, à écouter les bruits de la nature, avant de les rejoindre. Je me sens souriante.
 
--- Rowenalara ---
 
Je me sens tellement submergée d’émotions, frappée par tout ce qu’il m’est arrivé depuis Zordias, et surtout depuis que mon identité, a été révélée, que le projet Archange est accompli.
 
R : Si quelqu’un m’avait dit que ma planète allait être envahie de seigneurs du temps, que j’allais retrouver mon docteur, et te retrouver, toi, je crois que je l’aurais désintégré pour m’avoir remémoré des souvenirs qui m’étaient pénibles, autrefois. Et, maintenant, je me sens différente, apaisée. Un peu comme si mes deux visages, Rose Tyler, et Rowenalara avaient fusionné pour donner naissance à une nouvelle créature. J’ai retrouvé, quelque part, grâce à Rose, mon cœur. Et, je me doute que c’est grâce à toi. Qui d’autre se serait amusé à amener deux Tardis à ma poursuite pour recoller les morceaux ?
 
L’incarnation sourit, puis secoue la tête vigoureusement.
 
T : Non, je n’ai rien à voir là-dedans. En fait, je viens juste de rentrer, j’étais allée prendre des vacances chez une copine. C’est rare, mais ça m’arrive.
 
R : Je ne t’imaginais pas avoir des copines, toi. Des Tardis, je suppose. De la famille ?
 
Nous nous regardons et pouffons de concert. Puis, quelques minutes plus tard, je quitte les lieux, un peu chargée en émotions. Je me demande bien où est ce que mon docteur est allé chercher ce tableau en trois dimensions de moi qu’il a affiché dans sa bibliothèque.
 
Je finis par retourner à la plateforme d’embarquement. Et je reviens sur la terre ferme, un peu plus loin de la maison que d’habitude.
 
J’ai besoin de marcher un peu, de profiter du silence des lieux. Si on excepte mon chez moi, il n’y a pas d’habitation alentour à des lieues de distance.
 
Je finis par arriver, plusieurs minutes plus tard, devant un de mes petits mastodontes à trois cornes, qui s’approche amicalement. Et, je finis par sauter sur son dos. Et nous finissons par entrer dans la propriété.
 
R : Coucou, je vous ai manqué ? Et bien docteur, ne t’avais je pas donné des vêtements secs ? Tu vas tomber malade, avec ton costume tout humide. Et c’est la petite Rose qui va devoir prendre soin de toi. En tout cas, je suis vraiment heureuse d’avoir pu parler à ton Tardis. Elle m’avait manqué cette cigogne !
 
Je descends de l’animal, et le laisse s’éloigner un peu. Dommage que le frangin dorme, il aurait été malade de jalousie en me voyant faire une telle entrée. Mais, je vois beaucoup d’amusement dans le regard de Vérity. Elle aussi doit passer par toutes les émotions. Retrouver sa liberté, et son fils, en double, de surcroit, sa petite-fille également, ça doit faire un choc.
 
Je me rapproche de la maison, tranquillement, et je finis par arriver sur le perron, où quelques filles se trouvent. Je m’approche, et, en approchant de Rose, je ressens comme une décharge d’électricité statique. Et nous nous reculons d’un pas, devant une vision d’une rare intensité.
 
Je me reprends rapidement, et reprends mon souffle, mais, pour mon jeune moi, bien moins expérimentée que j’étais, il est un peu plus difficile de se remettre d’un tel choc. Et, je n’ai pas le temps de réagir qu’une tornade rousse s’est précipitée et l’a attrapée tandis qu’elle vacille. Puis, elle l’emmène s’assoir sur le banc, et lui sert un petit remontant, décidément, tout le monde a pris ses aises dans mes placards ! Grrrrrr
 
Z : Que s’est-il passé ?
 
Je me rapproche.
 
R : Je crois que nous sommes entrées en résonnance, en recevant la même vision simultanément, sur deux époques différentes, et le choc a été rude. Une vision assez étrange, que je n’ai pas encore pu interpréter. Tout ce que je peux dire, à cette heure, c’est qu’il va se passer quelque chose sur la planète Brindalia. Et je suis curieuse d’aller voir quoi !
 
A ce moment, Vérity se lève. Et nous lance un regard qui signifie, essayez un peu de me contredire, pour voir !
 
V : Je t’accompagne alors, ça me fera une bonne occasion de me dégourdir un peu les jambes.

Assis a côté de mon futur, je lui souris lorsqu’il me remarque, j’écoute son ressenti et je le comprends, c’en est pas facile de réaliser que cette situation est vraiment réelle, que notre mère et bien là, vivante et qu encore une fois Rose nous a pardonné nos erreurs, aussi grave soit elles … comme il viens de le constater, elle a évolué, a tel point que elle nous a surpasser depuis bien longtemps et que désormais, il va devoir être à la hauteur pour ne pas la décevoir a nouveau.

Je l observe attentivement, me disant que maintenant qu’il avait un nouveau chez lui, sa mère et sa femme a ses côtés, sa fille, petite fille et Asuka, il n'échouerait plus, il était déterminer et même s’il faudrait attendre longtemps pour y parvenir, j étais rassurer que tout s arrange dans mon avenir.

« Oui, je suis assez chamboulé c’est vrai, j ai plongée dans mon futur tête la première, je ne m attendais vraiment pas à en apprendre autant, d ailleurs mes réactions sont un peu disproportionné … c est … déroutant … d autant plus que je sais que je n en garderais aucun souvenir … »

Je tourne la tête vers les filles qui parlent plus loin, puis balaie du regard le décors jusqu’à retrouver le yeux clair de mon futur. Je lui souris.

«  on a de la chance … Rose est exceptionnelle, et je suis heureux qu’ elle nous aime à se point … je ne doute pas que tu fera ce qu’il faut désormais pour être à la hauteur de ses attentes … pour ne plus la perdre … c est tellement fou … »

Comment pouvez on imaginer qu’elle réussirait a accomplir de telle choses, a encore avoir la force et l envie de nous pardonné, et de nous faire un cadeau, notre mère …. Un cadeau inimaginable …

« Bien-sûr que tu y arrivera (sourire), on y arrive toujours … et sexy me manque aussi …. Quelque chose me dit qu’elle ne devrait pas tarder à réapparaître ! … J espère ne pas me tromper … »

Puis Asuka toute timide viens vers nous, proposant au docteur de s effacer pour le laisser avec Rowe, elle doutais encore que ça place soit près de mon futur, je pensais pourtant l avoir rassurer mais qui mieux que son compagnon pouvez le faire … mon autre moi s adressa de nouveau à moi et je lui souris de nouveau.

« jamais je ne l’aurais imaginer ! »

Puis la conversation dévia sur Asuka, et la question que j étais venu lui poser trouva sa réponse ! Et au même instant Rowe réapparut sur le dos d un triceratops.

« Et bien, tu va pouvoir lui poser la question !(clin d’œil) »

Je levais les yeux vers elle en lui adressant un sourire après sa remarque sur mon costume encore mouillé, a vrai dire je l avais complétement zappé. .

« Tu sais bien que je le fais exprès pour me faire chouchouter (grand sourire) »

Je me lève, mettant mes mains dans les poches

« Et bien puisque sexy est de retour (regarde mon futur), qu’attendons nous, allons-y !! tout comme toi je meurt d envi d en savoir plus sur le lien d Asuka et le loup, tant que je suis encore parmi vous ! Autant en profiter ! Je n' ai aucune envie de partir et je sais que je devrais le faire malgré tout, mais ça peut attendre encore un peu !! »

Non, je n’ avais aucune envie de partir de ses lieux, je voulais rester entouré des gens que j’aime, de ma mère, de mon futur que je trouvais bien sympathique, je ne voulais pas m’en aller sachant que je ne ferais pas long feu ensuite … je ne faisais que retardé l inévitable, j en étais conscient et le moment venu je me résignerais a partir, remettant le cours du temps en place et continuant ma vie, laissant la sienne a mon futur, il me faudra patienter ensuite et pour le moment penser à autre chose ! Je me tourne vers ma mère qui dit tout hait qu’elle accompagne les filles dans leur voyage, nos regards se croise et je sais qu’il est inutile que je parle, elle n en fera qu’à sa tête … elle s approche de moi me prenant le visage entre ses mains comme quand j étais enfants.

S : «  je vais bien ! Et je ne ferais qu’observer je te le promet … ne t inquiète pas pour moi »

Je lui prend les mains, tout sourire

«  Ce n’ est pas raisonnable, tu le sais … mais tu va y aller quoique je dise alors, fait juste attention »

S : « je serais bien entourée ! »

Je lui fis un signe de la tête pour approuver ses dire et la pris dans mes bras, profitant de se moment aussi longtemps que possible …