La clé de la vérité

Je le regardai, incapable de parler, puis, je fixai le Tardis, qui était restée auprès de moi, et qui ne savait pas si elle devait rester ou s’éclipser. Finalement, elle s’adressa avec douceur au docteur.

T : Merci d’être venu aussi vite, et merci d’avoir activé la focalisation énergétique. Si tu as besoin de moi, appelle-moi, je ne resterai pas loin.

Je le vis s’évaporer, doucement. Était-ce la mise à jour de sa mémoire, mais elle me semblait plus délicate, plus humaine. Cette petite demoiselle Tardis était vraiment épatante. Mais je me, sentais tellement faible, tellement vidée. Toutes ces émotions, durant toutes ces longues heures passées là-dedans. Mes pensées me traversaient l’esprit, toutes plus dures les unes que les autres. Je me demandais si je pourrais regarder Sérénity en face, en repensant à ce que mon aïeul lui avait fait endurer.

Je pris la main de mon docteur, et le regardai tristement, est ce qu’il savait ?

Je ne savais pas quoi dire, je ne me souvenais même plus comment on faisait pour parler, tellement choquée par ce que j’avais appris. Et je tremblais tellement, tellement faible que je ne parvins même pas à garder sa main dans la mienne.

Puis je lui envoyai des bribes de visions, c’était le mieux que j’arrivais à faire, quelques images des créatures que j’avais croisées, puis une représentation de mon père dans la montre, j’espérais qu’il comprenne l’image. J’avais peur, une crainte folle qu’il me rejette, maintenant qu’il savait ce que j’étais, et d’où je venais.

Après tout, je descendais de la pire entité jamais vue, et, comme il savait le dire à Jenny, les chiens ne font pas des chats.

J’avais envie de l’embrasser, mais je n’en n’avais pas la force, ni le courage. Et je ne me sentais plus digne de lui, maintenant que je savais qui j’étais vraiment.

Même dans le brouhaha qui hantait mon esprit, toutes ces pensées contraires et contradictoires qui s’opposaient, les mots de mon docteur me parvenaient malgré tout, il arriverait, de toute façon à m’atteindre, où que je sois. Je tentai de lui sourire, car ses mots me réconfortaient un peu.

Mais je paniquais tellement, je repensais à Jenny, à ce qu’elle avait vécu à cause de ce type, d’avoir été rejetée partout juste parce qu’elle était de la même race que cette ordure, est ce que ça allait être pire pour moi, qui étais carrément du même sang que lui ? Je repensais à Wrex, qui m’avait accueillie comme l’une des leurs, sans se douter que j’étais de la lignée de celui qui les avait trahis, qui avait coûté tant de vies à son peuple. Et Mary, après tout ce qu’elle avait vécu à cause de lui,

Je repensais à mes pérégrinations dans le couloir, et à ces souvenirs qui étaient remontés, c’était pour ça, pour me montrer que ce qui faisait que j’étais moi, c’étaient mes expériences, mon vécu, mes actions, mon éducation. Et mon docteur avait raison, quel que soit mon code génétique, j’étais toujours la fille de Pete et Jackie, élevée par celle-ci, et avec les valeurs qu’elle m’avait inculquées. Et j’étais la femme du docteur, celle qui se comporterait comme telle.

Mais quand même, je me croyais humaine, puis une hybride moitié humaine, moitié Tardis, et maintenant, je me rendais compte que la partie d’humanité que j’avais, c’était déjà croisée humaine et seigneur du temps. Je finis par murmurer

R : Finalement, je pense que j’ai plus d’ADN de Tardis que de lui. Et c’est très bien ainsi. Le grand méchant loup, symbole de l’union d’un Tardis, et des Tyler, sous le symbole de la lignée des Larn. Rien, dans toute mon existence n’a été sous son symbole, à lui, et que ça reste ainsi.

Je me sentais tellement faible, que je m’effondrai sur mon oreiller, et commençai à m’endormir. Toute somnolente, je finis par réussir à parler encore un peu.

R : Ils ont besoin de toi, là-bas, je vous rejoindrai quand ça ira mieux. Vas-y, mon petit loup et Wolfy veillent sur moi.

Après un temps indéterminé à somnoler, je me réveillai en sursaut, comme persuadée que tout ce que je venais de vivre, était un cauchemar, et je me levai, encore toute vaseuse. Puis, je me dirigeai vers le réfectoire, à la recherche d’un grand verre d’eau.
Et je trouvai les deux incarnations des Tardis en pleine discussion, apparemment, mon petit loup apprenait à son fils tout ce qu’il s’était passé depuis la disparition d’Ymir. Puis je vins les rejoindre, une fois bien réhydratée. Et la discussion s’anima sur le devenir de ce Tardis, et en tant qu’héritière de celui-ci, ils voulaient connaitre mon avis là-dessus.

R : Oh, je connais une jeune dame du temps qui serait ravie d’avoir un ami pour l’accompagner dans ses aventures, le jour où elle souhaitera voler de ses propres ailes, ce que, je ne vous le cache pas, j’espère sera le plus tard possible. Et, Ymir souhaitait que Wolfy trouve quelqu’un qui l’aime, et je suis certaine qu’elle saura être cette personne.

Puis, je regardai Wolfy, avec un petit sourire.

R : Je suis moi-même, en quelque sorte, une fille du Tardis, moi aussi, donc Wolfy peut être vu comme mon grand frère, et ma famille, j’y tiens.

Puis je me vidai mon verre d’eau d’une traite, et m’assis dans le fauteuil, j’avais toujours les jambes tremblantes. Je n’arrivais pas à me remettre de cette information. J’essayai de me détacher de tout ça, et, pour le moment, je n’avais pas encore vraiment réalisé.
Je ne savais pas vraiment ce que voulait le docteur, que je le rejoigne, ou que je l’attende. Dans le doute, je lui envoyai un message, et je repartis en discussion avec les Tardis. J’appris ainsi les différences techniques entre les différents modèles, Type 40, qui était la référence de mon petit loup, même si elle me laissa entendre qu’elle serait en réalité plus ancienne que ça, qui étaient les anciens modèles, les Types 50 puis Types 60, les plus répandus, autrefois, le Type 70, qui était un peu le modèle de luxe, puis, les Tardis de combat dont le numéro était au-delà de 90, et quelques Tardis de classe supérieure pour les généraux de haut rang, celui actuel d’Epsilon était un type 102, par exemple et le modèle ultime, cadeau qui avait été fait à Ymir par son père, pour le mettre dans sa poche, le modèle T150-max, un exemplaire unique.

J’appris aussi que le nom de Tardis avait été créé par une accompagnatrice du docteur, après sa fuite de Gallifrey, et que les seigneurs du temps parlaient en général de capsule temporelle.

J’étais un peu déçue que mon docteur ne me réponde pas, il devait être en train de s’amuser, alors il avait oublié tout ce qu’il se passait autour. On ne le changerait pas.
Puis, une interrogation me vint en tête.

R : Je ne comprends pas, tu me dis que tu es un banal type 40, alors que j’avais compris que tu étais le premier Tardis de l’histoire.

T : Je n’ai jamais dit que j’étais banale, en réalité, j’étais le modèle Type-00 Mark-I, mais lorsqu’on m’a amélioré mon module temporel vers le Mark-II, on m’a fait tout un tas de mises à jour, et de changements de pièces, pour me faire évoluer en Type-40 Mark-II. Et, quand je me suis faite « voler » par le docteur, il était prévu de me faire une mise à jour vers le Mark-IV, le dernier en date, celui de Wolfy, et certainement une évolution en type 70 ou 80. Mais je ne voulais pas, ce n’est pas drôle les réacteurs silencieux.

Je remarquai qu’elle avait fait les guillemets avec les doigts en prononçant le mot volé, et je me demandais ce qu’elle voulait dire par là. Au moins, je remarquai qu’elle était capable de gérer les sous-entendus, bien mieux qu’avant. J’avais envie de lui demander si elle avait choisi le docteur, ou si c’était juste le premier seigneur du temps qui passait par là, même si je savais bien qu’il n’y avait pas de hasard, surtout avec le grand méchant loup. Finalement, je me ravisai, c’était une histoire entre le docteur et elle, je ne souhaitais pas être indiscrète.

T : tu es en compagnie de deux puissants Tardis, si tu veux, on peut prendre le temps de t’apprendre des trucs à nous, pour utiliser ton énergie temporelle.

J’acceptai volontiers, en me disant que ça me permettrait de penser à autre chose qu’à mes soucis, et nous nous dirigeâmes vers la salle d’entrainement.

Je me retrouvai dans la salle d’entrainement avec les deux incarnations, qui souhaitaient me montrer comment utiliser au mieux mon énergie temporelle. Avec un petit cours express sur les paradoxes, sur ce que j’avais le droit de faire, ou ne pas faire, en fonction des circonstances, et de ceux qui étaient impliqués, ce que le temps pouvait régler de lui-même, et ce qui était impossible à surmonter.

J’appris aussi les lois du temps, au travers du récit des aventures de mon docteur, sur Mars, lorsqu’il avait voulu se croire au-dessus de celles-ci. Et, je compris qu’il était impossible d’empêcher de mourir quelqu’un dont la ligne était achevée, comme ce fut le cas pour mon père, ou pour Kidan. Parfois, le temps pouvait parvenir à corriger le problème, en faisant mourir la personne d’une autre manière, mais, le plus souvent, quand une personne était sauvée, contre le cours du temps, un paradoxe se créait. Et, le seul moyen de régler ce paradoxe, était de rétablir le point fixe.

Elle m’expliqua le principe du point fixe, à travers mon aventure avec mon père. Je l’avais sauvé, uniquement parce que je savais qu’il allait mourir, s’il n’était pas mort, je n’avais pas de raison d’être là pour le sauver, et il mourait, ce qui faisait que j’étais là pour le sauver, et il ne mourait pas… Le paradoxe de Schrödinger.

Je comprenais qu’il était nécessaire de toujours bien réfléchir avant de sauver quelqu’un, surtout quand c’était une menace « naturelle ». Ça allait contre mes principes, mais je comprenais la logique. Après tout, je n’étais pas une déesse, je n’avais pas vocation à sauver tout le monde et réécrire l’histoire, mais plutôt d’éviter à certains de le faire.

Toujours pas de réponse dans mon tournevis, tant pis, j’allais me concentrer sur cet entrainement, apprendre à regarder les auras temporelles, et essayer de les manipuler.

Ca promettait d’être passionnant.

J’étais en pleine progression, et j’étais fort satisfaite, cette fois ci, j’arrivais à faire des choses, et parfois même sans devoir taper dans l’énergie du Tardis, mais en créant des résonnances à l’intérieur de moi-même, évidemment, j’avais beaucoup moins d’énergie que mon petit loup, alors, évidemment, je ne pouvais pas faire tout ce qu’elle était capable de faire, mais je parvenais à altérer le flux temporel faire ce que j’avais échoué la dernière fois.

Puis, mon petit loup s’absenta une minute, apparemment, elle venait de recevoir un message du docteur, qui avait besoin d’informations. J’étais un peu déçue, car il n’avait pas répondu au mien, de message. Je supposai que mon aide n’était pas nécessaire. J’espérai que c’était juste qu’il souhaitait que je me repose, mais, au fond de moi, une petite voix me disait qu’il allait essayer de me mettre à l’écart, à cause des dernières révélations à mon sujet.

J’avais désormais cette appréhension qui me taraudait, surtout que j’ignorais comment Jenny, et surtout Sérénity pouvaient prendre la chose. Je décidai de me vider la tête, et tentai de nouvelles façons d’utiliser les techniques que je venais d’apprendre. J’étais assez fière de moi, quand même. Utiliser ces capacités pour faire le bien, c’était le principal.

Je devenais toute pâle, lorsque mon petit loup revint, après qu’elle aie donné au docteur les infos dont il avait besoin, et elle se rapprocha.

T : Arrête de te faire du mouron, tu es vraiment quelqu’un de bien, celle qu’il faut pour mon docteur, et, celle qui est la plus sincère avec lui, sur toutes les personnes qui ont croisé sa ligne temporelle. Alors, on s’en moque, tu es toi, tu n’es pas lui, et tes actions parlent pour toi, le docteur le sait, et je ne voudrais pas être la personne qui dirait le contraire.

Je m’assis une minute, et souris, un peu tristement. C’était tellement difficile pour moi, d’encaisser cette information. Je me relevai, et décidai de m’entrainer encore un bon moment pour me vider la tête, et je décidai de me mettre à fond là-dedans, jusqu’à ce que je tombe de sommeil, ou que les autres reviennent.

Après des heures d’entrainement, je réussissais à faire, à tous les coups, ce que je voulais, et, finalement, je décidai de sortir du Tardis, juste pour tester mes facultés sans son aide, et après avoir bien vérifié que personne ne se trouvait à des centaines de mètres à la ronde, je fis quelques essais, et me rendis compte que j’étais capable de manipuler les flux sans utiliser les ressources du Tardis, de manière très limitées, mais, je me doutais que je n’aurai jamais les capacités d’un Tardis, et encore moins celles d’un vortex temporel. J’étais quand même contente, grâce aux super professeurs que j’avais eus, j’avais quand même sacrément bien progressé.

Puis je revins dans le Tardis, toujours sans nouvelle de personne, et pas de réponse du docteur, je craignais vraiment d’avoir vu juste, et qu’il se mette à me vois comme la petite fille de l’autre… Après tout, c’était quand même un sacré mensonge sur notre contrat de mariage, ça, un drôle de vice caché chez la personne qu’il avait épousée. Puisque personne n’était présent, je me dirigeai vers le laboratoire d’Epsilon, et me rendis compte que le long couloir avait disparu. Je m’allongeai dans l’herbe, si quelqu’un voulait me rejoindre, maintenant tout était accessible à tout le monde.

Puis, je sentis quelque chose de dur dans ma poche, je sortis l’objet, c’était une lourde montre d’argent que j’avais récupérée dans le laboratoire d’Epsilon. Certainement un modèle spécial pour caméléoniser quelqu’un. En tout cas, cette montre fonctionnait, et je la trouvais cool, je décidai de la garder. Le symbole d’une caméléonisation inversée, les seigneurs du temps l’utilisaient pour gagner en humanité, moi, je l’avais gagnée, en perdant la mienne. Finalement, je me levai, et regardai cette plaine qui allait à perte de vue, on aurait dit une planète, ce que me confirma mon sonique, Epsilon avait créé un monde de poche, auto-alimenté, et autarcique. Il n’avait pas eu le temps de mettre en place la faune, et, je me dis que je pourrais, à l’occasion, créer un petit monde paradisiaque, en ajoutant des animaux.

Je continuai, toujours allongée dans l’herbe, à faire tourner la montre dans ma main, et je laissai mon regard se perdre dans l’infinité du firmament.

J’étais toujours allongée dans l’herbe, et j’y restai encore un moment, à me poser des questions. Je me souvenais de ma réaction à la mort de Kidan, et je me disais qu’il y avait une part de ténèbres en moi, qui me venait certainement de lui, et je repensais à mes crises de jalousie, mes sales réactions, ça me faisait penser à Rassilon, à ses actions violentes pour garder ce qu’il voulait. Et j’avais peur qu’un jour cette noirceur prenne le dessus.

Je finis par me lever, et je retournai dans le laboratoire de mon beau-frère, à la recherche de quelque chose de sympa, et je me retrouvai, par hasard, dans la salle des montres. Et, là, j’aperçus le tableau que j’avais remarqué plus tôt, je me dis qu’il serait magnifique dans la salle de contrôle, si ça pouvait plaire au docteur. En tout cas, je trouvais cette citation magnifique, et je pensais qu’il serait dommage que cette œuvre reste discrète dans cet endroit reculé. Je pris donc le temps de décrocher la toile, et remarquai un petit renfoncement derrière, dans lequel je trouvai une boite métallique, que je pris avec moi. A l’intérieur, je trouvai un petit disque, qui contenait sans doute des souvenirs précieux, mais je ne souhaitai pas y accéder, c’étaient ceux d’Epsilon, ou même de leur père, en aucun cas ça ne me concernait. Je décidai de garder la boite, et je la donnerai à mon docteur, il saurait quoi en faire, c’étaient des affaires de sa famille.

Puis, je pris le tableau, et fis demi-tour, en direction de la salle de contrôle, accompagnée de mon petit loup. Et je m’arrêtai quelques minutes au bord d’une rivière, en songeant aux poissons que je pourrais y ajouter, plus tard. Puis à la famille de Tricératops qui serait heureuse de paitre dans ces champs. Décidément, j’étais bien moi-même, cette jeune femme qui souhaitait améliorer les choses.

Je ne voulais en aucun cas changer, et c’était ma crainte, désormais, que ma destinée soit celle de ces individus dont je descendais. Je finis par me remettre en route, tranquillement, je cueillis une fleur que je me glissai dans les cheveux. Et je finis par sortir de cet endroit, pour rejoindre la partie principale du Tardis.

Aller trouver Serenity dans ce complexe que je ne connaissais pas, elle en avait de bonnes, surtout que nous ignorions ce qui avait attaqué mon docteur, et si je craignais quelque chose. Mais, je ne voulais pas perdre de temps à argumenter, mon petit loup savait ce qu’elle faisait, et avait beaucoup plus de connaissances que moi.

Je repassai dans le poste de contrôle, et saisis mon sac, il était plein d’armes secrètes, lui, désormais. Puis, je quittai la boite bleue, en me demandant si je n’aurais pas mieux fait de créer un portail pour rejoindre Sérénity plus vite. Mais je me ravisai rapidement, il n’était pas de bon aloi que de montrer mes facultés dans un endroit dont j’ignorais tout. Autant garder mes atouts dans ma manche pour plus tard.

En plus, je ne savais pas vraiment, dans l’état psychologique dans lequel j’étais, si j’étais certaine de pouvoir arriver à bon port. Aussi, je me mis à dévaler la pente, et me précipitai vers l’entrée du complexe. J’étais assez effrayée, en voyant la personne à l’accueil, ça serait la première personne à qui j’allais parler depuis que j’avais appris pour mes origines, et j’avais déjà l’impression qu’elle me regardait de travers, comme si elle savait déjà, comme si elle allait me voir comme sa descendante.

Je me doutais bien que je me faisais des films, et qu’il fallait que je me comporte naturellement. Comme celle que j’avais toujours été, la fille de Pete ! Aussi, je m’approchai rapidement du comptoir, et demandai d’une voix la plus assurée possible, ce qui était peu, de m’indiquer où je pourrais trouver Sérénity. Et on me dirigea vers le bâtiment Béta.
Je gardai mon tournevis à la main, en position de scanner, il y avait quelque chose qui me déplaisait, ici. C’était certainement juste une intuition, mais quelque chose ne me paraissait pas naturel. Je contactai Wolfy, que j’avais laissé bien caché dans mon sac, en lui demandant de me faire un état des lieux, d’analyser l’air ambiant, et surtout de me faire les plans complets de cet endroit, surtout des sous-sols.

Je finis par entrer dans le bâtiment béta, où tout semblait, en apparence normal, avec des jeunes qui s’amusaient à créer des monuments élémentaires. Je vis une représentation d’un grand palais en glace qui m’impressionna, mais je n’avais pas le temps de m’arrêter

Je passai dans un couloir, lorsque Serenity m’interpella, au moins, je n’aurai pas trop à la chercher longtemps. Elle parut inquiète de mon état.

R : Ne t’inquiète pas pour moi, mais le docteur s’est trouvé mal en entrant dans le Tardis, tout à l’heure, et celle-ci m’a demandé de t’appeler en urgence, aussi, je suis venue te chercher au plus vite.

J’avais à peine fini ma phrase que Serenity était partie en courant en direction de la sortie, et me laissait en plan. Je me retrouvais toute penaude, abandonnée sur mon banc. Je pris un peu de temps pour reprendre mes esprits, et décidai de ne pas m’en laisser compter. Je décidai de ne pas retourner au Tardis, Serenity n'avait pas besoin de m'avoir dans les jambes. J’avais deux possibilités, soit essayer de retrouver Jenny, soit enquêter sur ce qui avait attaqué le docteur. Je finis par me dire que je croiserais forcément ma blondinette préférée en enquêtant.

En plus, mon sonique ne la détectait pas, je trouvai ça étrange.

Serenity m’avait parlé du bâtiment oméga, j’en pris le chemin, le plus discrètement possible, et j’observai l’entrée de loin. Puis, je vis une femme sortir, et s’éloigner, elle passa devant le renfoncement dans lequel j’étais cachée, et continua sa route sans me remarquer. Cette femme était une providence pour moi. Et je m’avançai vers l’entrée, utilisant mes talents d’illusionniste pour me faire passer pour cette dame. Le garde à la mine patibulaire parut surpris de me voir.

G : Et bien Tilt vous avez oublié quelque chose ?

Je le regardai d’un air hautain, fis un signe de la tête, et continuai promptement ma route. Donner l’illusion ainsi était facile, mais je devais prendre en compte que je ne connaissais pas le timbre de voix de cette personne, et que si je devais parler, le subterfuge tomberait vite à l’eau.

Une fois à l’intérieur, je me glissai dans un débarras, et consultai mon sonique pour examiner toutes les données de la zone, plan des lieux, analyse de l’air. Rien ne me paraissait anormal, pourtant, enfin, si, je recevais le signal du sonique de mon docteur dans une pièce non loin de là.

Toujours sous les traits de Tilt, je me dirigeai vers la source du signal, et finis par me retrouver dans un bureau aux couleurs cramoisies, et, re remarqué, suspendu au mur, le costume de mon docteur. Avec son sonique à l’intérieur, voilà qui expliquait pourquoi il ne m’avait pas répondu, il l’avait laissé de côté. Je récupérai tout ça, et le mis dans mon sac, profitant de la présence de Wolfy, qui pouvait le ranger bien proprement dans sa penderie.

Puis, je pris le temps de consulter l’historique du tournevis de mon docteur, et remarquai qu’il s’était passé des choses étranges, comme si l’air changeait de nature régulièrement ici. J’allais devoir faire attention.

Puis, je quittai le bureau, et me mis à suivre une trace de ces anomalies, tout en envoyant, en temps réel, des informations sur ma position, au Tardis. Et je mis le tournevis du docteur en sécurité dans mon sac, en le configurant pour que le Tardis puisse le re-téléporter en elle au plus vite. Dès que Sérénity aurait soigné mon docteur, je ne doutais pas qu’il en aurait besoin.

J’étais toujours dans le couloir, lorsque je reçus un message du Tardis, apparemment Sérénity était en train de tenter de fabriquer un antidote au mal du docteur, mais elle n’était pas certaine du résultat. Aussi, mon petit loup me demandait de chercher ce qui aurait pu l’empoisonner.

J’envoyai un message en retour pour dire que j’allais bien enquêter, sans trop savoir quoi chercher, et que quand le docteur était empoisonné, la technique du coup de pied dans le ventre était à éviter, même si elle pouvait s’avérer efficace. Et je me mis à me marrer toute seule.

Je demandai aussi qu’on me trouve Jenny, ça m’arrangerait de ne pas être seule en territoire hostile, surtout que j’était quand même faible dans ma petite tête. Puis, je repris mon chemin, vers une salle, qui paraissait assez grande et lumineuse. Je distinguai des traces de brûlures et d’autres dégâts, vite, et maladroitement réparés. Est-ce que quelqu’un avait mené un combat, ici, ou est ce que cette salle servait à des entrainements martiaux ? L’inconvénient, quand on est entrée en clandestine furtive, c’est qu’il est difficile de demander son chemin.

Je regardai les panneaux sur le mur, et je vis une liste de noms, organisée comme pour un tournoi, j’en déduisis donc qu’il s’agissait bien d’une salle d’entrainement. Mais, où pouvaient donc bien être passés les élèves ? Dans une pause quelconque ? Je me disais que cet endroit était quand même calme, pour un complexe étudiant, dommage, ça aurait été quand même plus simple de se fondre dans la masse, et ça m’aurait évité de devoir créer une illusion constante autour de moi, qui me privait d’une bonne partie de ma concentration.

Finalement, j’aperçus une grille d’aération assez grande, et me glissai à l’intérieur, ce qui me permis de faire cesser mon tour de passe-passe. Puis, je m’avançais en rampant, en scannant bien les tuyaux, histoire de ne pas me refaire le coup des capteurs, comme lors de ma dernière entrevue avec l’ami Epsilon. AU bout d’un petit moment, j’entendis des voix, et je m’approchai d’une sortie pour mieux écouter la discussion.

J’écoutais la discussion, sans trop comprendre, apparemment, ces individus étaient des envahisseurs rexuliens, apparemment des aliens plus ou moins métamorphes. Et, ils parlaient de neutraliser le docteur, à l’aide de technologie anti seigneurs du temps. Je leur aurais bien déconseillé de faire ça, mais ils découvriraient par eux-mêmes les conséquences de leurs actions.

L’une des créatures donna des documents à l’autre, qui semblait être un chef, et s’éloigna. Puis, le chef posa le datadisk sur la table, et regarda par la fenêtre. Je scannai la zone à la recherche de traces de vie, et, je remarquai des traces faibles à l’étage du dessous. Mais par ici, le leader semblait seul, l’autre semblait avoir quitté le bâtiment.

Je sortis de ma cachette, profitant que le leader Rexulien ait le dos tourné, et je m’assis dans son fauteuil. Je posai mon tournevis à côté du disque, le laissant transférer les données dans le Tardis. Puis, je le regardai avec un petit sourire vicieux.

R : Alors, cher ami, allons nous commencer à discuter de votre reddition ?

L’individu se retourna, complètement surpris de me voir là. Je tentai de bluffer.

R : Vous êtes pathétiques, vous les Rexuliens, vous étiez tellement obnubilés par le docteur que vous n’avez pas pensé que d’autres pouvaient être là, et vous nous avez permis de prendre le contrôle du secteur.

Puis, je me souvins de ce que j’avais lu, et imaginai ce qu’aurait fait le docteur, s’il avait été à ma place.

R : Vous savez que vous êtes sur une planète de niveau 5, et qu’il vous est formellement interdit d’en remplacer la population, je viens de télécharger tout le dossier, et, je vous laisse une demi-heure pour tout remettre en place, et quitter cette planète, faute de quoi, toutes les informations seront transférées à la proclamation des ombres. Et, donnez moi immédiatement le traitement pour soigner le docteur.

Je le regardai, avec un regard assuré.

R : Et, en partant, faites passer le mot, désormais, cette planète et ses astéroïdes, sont sous la protection du grand méchant loup !

J’attendais sa réponse.